Tout commence au bord de la lagune Ebrié où il est né. Siaka Lengané alias Aaski Larim fait d’abord l’école coranique puis celle moderne et dès l’école primaire il s’essaie au rap se servant des poèmes des livres. C’est véritablement dans les années 2007-2008 qu’il se lance dans sa passion : le slam. De 2009-2011, il intègre la troupe théâtrale de l’Atelier Théâtre Burkinabè (ATB) avec laquelle il fait une centaine de spectacles… Une équipe de Infos Culture du Faso a rencontré à Cinkansé cet artiste au parcours atypique. Lisez…
Aaski Larim est un slameur burkinabè passionné de l’art dès son jeune âge. Ayant débuté dans le rap, il compose ses premiers textes en 2001 et pratique un style de rap qui accorde beaucoup d’importance au fond qu’à la forme jusqu’à ce qu’il découvre le slam qui, selon lui, est un style audible par lequel on se fait facilement comprendre, par lequel l’on peut communiquer aisément son message. Son style se veut un mélange de voix et d’instruments traditionnels qui lui confèrent une identité africaine, burkinabè. « Dans la forme, je fais de l’Afro-slam, j’essaie de combler le défaut de langue nationale à travers des instruments traditionnels pour donner une identité à ce slam qui vient de l’Afrique, du Burkina Faso », a-t-il dit.
Aaski Larim entend par son art impacter la société ; il aborde tout ce qui touche la sensibilité humaine. Il traite de l’amour, de la politique, de la sensibilisation afin de contribuer à l’éveil des consciences et dénoncer les tares de la société. Pour l’artiste, le slam, autrefois écouté par la couche jeune de la société particulièrement les lycéens et les étudiants, est de nos jours un moyen de communication et de mise en relation entre les hommes. « Il fut un moment où c’était les lycéens, les étudiants, mais de nos jours tout le monde écoute le slam. Il touche la sensibilité à travers les messages véhiculés. Tout le monde s’intéresse au slam, son public est assez large et il passe partout », a-t-il précisé.
Aaskim Larim a, à son actif, un album de dix (10) titres sorti en mars 2017 et un clip. Il dispose également de singles et de nombreux titres non enregistrés. La distance d’avec les grands centres urbains (Ndlr : Aaskim Larim est instituteur dans la province de Koulpélogo), le manque d’événements culturels et artistiques dans la province et l’autoproduction sont entre autres les difficultés qui l’éloignent de son public et restreignent ses actions et son esprit d’entreprenariat. « On t’écoute aujourd’hui, demain on t’entend pas, c’est difficile que ton œuvre soit enregistrée dans la mémoire des gens », regrette-t-il. Pour la valorisation et la promotion du slam au Burkina Faso, Aaski Larim plaide pour une création de cadres d’expressions culturels et artistiques, et la déconcentration des infrastructures culturelles et artistiques. « Que les gens essaient d’accorder plus d’importance à ce style, d’accompagner les slameurs pour valoriser le slam et faire des audios » -a-t-il également lancé avant d’ajouter qu’il encadre des scolaires en théâtre et de ce fait, ambitionne mettre en place une troupe théâtrale. Aaski Larim, qui participe à certains événements culturels et artistiques dans la province du Koulpélogo et de la région du Centre-Est, est aussi membre d’une association culturelle basée à Cinkansé.
Aaskim Larim annonce son retour sur la scène du slam burkinabè avec la sortie prochaine de son maxi et rassure par ailleurs ses fans: « Aaskim Larim travaille sur un maxi. Aux fans de ne pas s’inquiéter et de rester sereins. Aaski Larim qu’ils ont connu avec des textes qu’ils ont aimés, il est toujours là et il prépare quelque chose. Les textes qui ne sont pas encore connus du grand public sont nombreux. Y’a suffisamment de textes, on attend le moment propice pour les rendre disponible. On va revenir en force »
Demba Ka BARRY