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Journées culturelles Bobo Madarè: un cadre de valorisation de la culture et de la cohésion sociale

Nous avons reçu, ce mercredi 17 novembre 2021, à la rédaction d’Infos Culture du Faso, Monsieur Ouattara Sitélé Bakary, président de l’Association Sya Wôlô, basée à Bobo Dioulasso. Nos échanges se sont articulés autour des journées culturelles Bobo Madarè, prévues pour du Samedi 27 au dimanche 28 novembre 2021 à Bobo-Dioulasso. Lisez plutôt!

Infos culture du Faso (ICF) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Sitélé Bakary (BK) : Je suis Ouattara Sitélé Bakary, communicateur de formation, responsable de l’Agence conseil en communication basée à Bobo-Dioulasso et président de l’Association « Sya Wôlô », promotrice des journées culturelles « Bobo Madarè » depuis 2017.
L’activité est à sa quatrième édition en 2021. Car nous n’avons pas pu tenir l’édition 2O2O compte tenu de la Covid-19.

ICF : Nous parlons des journées culturelles qui se tiendront du 27 au 28 novembre, quels sont les objectifs recherchés à travers ce festival ?
BK : On a remarqué qu’il y a beaucoup de festival au niveau national. Mais nous, nous sommes rendus compte que le patrimoine immatériel est peu valorisé et qu’il était de notre devoir en tant que jeunes, porteurs de l’avenir culturel de notre pays d’agir. C’est pourquoi, nous avons lancé l’Association « Sya wôlô », qui signifie en bobo, « lumière de Sya ou que la ville de Sya brille ». Donc via cette association, nous souhaitons revaloriser un peu le patrimoine culturel matériel et immatériel de façon générale. Parlant de patrimoine immatériel, nous travaillons beaucoup avec les confréries de masque. Les masques, vous savez très bien doivent sortir dans les bois sacrés. Avec la pression foncière, avec certains maires indélicats du Burkina Faso, on sent qu’il y a une pression foncière qui s’exerce sur l’espace dédié à la sortie de ces masques et également les lieux de culte. Donc tout cela fait partie de notre combat. Au-delà de tout cela, nous pensons à comment pérenniser et valoriser ce patrimoine immatériel, le sauvegarder et le transmettre. C’est tout cela qui a soutenu la création de l’association et le lancement des Journées culturelles bobo Madarè.
C’est une vision globale, mais nous commençons déjà par la communauté Bobo Madarè, de laquelle nous sommes issus et celle que nous maîtrisons. Mais cela ne nous m’empêche pas d’élargir nos activités à d’autres communautés dans les années à venir. Parce-que nous célébrons également la cohésion sociale à travers cette activité. Il y a une parade culturelle qui est dédiée à l’ensemble des communautés qui sont au Burkina Faso depuis la 1ère édition en 2017 à l’occasion de nos journées culturelles. C’est la cohésion, c’est la culture que nous célébrons dans son ensemble.

ICF : Quelles sont les activités prévues à cette édition ?
BK : Pour cette année, nous avons trois activités, dès le samedi, nous aurons un panel à la maison de la Culture Anselme Titiana SANON. Un panel qui porte sur le thème du festival « Identité et spiritualité africaine dans la construction de la paix, la sécurité et la cohésion sociale au Burkina Faso ». Juste après le panel, à 14 h à la place « WARA WARA KAN », nous invitons l’ensemble de la population burkinabè dans son ensemble et en particulier celle de Bobo, à venir pour la cérémonie officielle d’ouverture.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, nous aurons des prestations de la confrérie des masques, nous aurons les forgerons de PALA qui viendront faire une démonstration en lien avec la sécurité et l’identité.
Il y aura des jeunes Bobo qui font organiser des pirouettes. On aura des griots et griottes et une foire des mets locaux sur place.
Apres la cérémonie d’ouverture, il y’aura la soirée de conte avec les tous petits à partir de 19H autour d’un feu, au clair de lune comme au village. Cette soirée de conte sera assurée par l’un des immenses talents du conte national et international, François Moise BAMBA.
Le dimanche, il est prévu, la grande parade culturelle des partenaires, des communautés, et des masques qui va débuter à partir de 13H jusqu’à 18h. Cette parade se structurera comme suit. Il y’aura trois confréries de masques, avec environ six (06) communautés : Dafing, Bobo, mossé…
Trois écoles participeront à cette parade à savoir le lycée national, le lycée privé Pr Joseph Ki-zerbo et le Lycée privé Gasmo. Aussi nos partenaires comme ACCESS OIL, KIBI GROUP, la LONAB, ARCEP, ARCOP, SOFA DECOR, ELITIS et VIMMA prendront part à la parade. A la fin de la parade, une fois notre arrivée à l’espace « WARA WARA KAN», on aura le passage des différentes communautés et la danse des masques qui va clore la journée.

ICF : Quelles sont les innovations de cette 4e édition ?
BK : Nous avons pris de la maturité. Les éditions précédentes se sont étendues sur une durée de trois jours. Cette année, nous avons essayé de concentrer les activités pour permettre aux festivaliers de vivre les choses intensément. Aussi avons-nous décidé de mettre les forgerons à l’honneur cette année. Ils feront des démonstrations avec le fer. Également, accent a été mis sur la communication en impliquant la presse. Nous avons un partenariat avec nos amis journalistes qui vont nous accompagner cette année.
Cette année, le contenu de la parade est plus étoffé et nous mettons le focus sur notre thème qui est le patrimoine culturel immatériel. Depuis 2017 jusqu’à maintenant, nous restons sur cœur de cible qui est de promouvoir le patrimoine culturel immatériel.

ICF : Les partenaires ont-ils répondu à cette édition ?
BK : Notre festival à une particularité. Je ne dirais pas qu’il n’intéresse pas les sponsors. Mais la nature des activités que nous défendons est incomprise par la plupart des sponsors. Ils doivent d’abord comprendre avant de s’y intéresser. Nous fonctionnons plutôt sur la base du mécénat et la subvention de l’Etat et du privé. C’est tous ces soutiens qui nous permettent de réussir la mission que nous nous sommes fixée. Tout ce qu’on fait s’inscrit purement dans le champ du patrimoine culturel et immatériel comme je l’ai dit plus haut. C’est le dolo, l’hydromiel, le bangui, des plats en terre cuite, les mets locaux etc. Donc trouver un sponsor au niveau national qui puisse s’intéresser à ces aspects de notre culture n’est pas chose facile. Les gens sont plus habitués aux festivals où il y a la bière et la viande. Le nôtre est différent. Nous faisons des plaidoyers. Nous avons des partenaires qui sont là depuis 2017, qui nous font confiance et qui nous accompagnent. Nous travaillons à montrer qu’il est réellement intéressant de défendre ce pan de la culture nationale.

ICF : Quel appel lancez-vous à vos partenaires, à la population de Bobo-Dioulasso.
BK : Cela fait quatre ans que nous existons, c’est difficile mais nous comptons sur le soutien de la population, l’ensemble des chefs coutumiers et l’ensemble de nos partenaires traditionnels qui depuis la première année jusqu’à maintenant, nous ont soutenus, notamment la mairie centrale de Bobo, le conseil régional, le FDCT, L’ARCEP, la SOFITEX, le BBDA, notre conseil Maitre Fakoh Bruno OUATTARA, la LONAB, l’ARCOP, VIIMA et ACCESS OIL qui est le sponsor officiel cette année, etc. Je remercie toutes les personnes de bonne volonté qui nous accompagnent depuis le début de cette merveilleuse aventure notamment mes parents, mes sœurs et frères, mes amis, Anselme Titianam SANOU, Tahirou SANOU de l’ARCOP, Tontama Charles MILLOGO de l’ARCEP, Alphonse TOUGOUMA du FDCT, Feu Dr Gustave SANOU, Alain le 4ème adjoint au Maire de la Commune de Bobo-Dioulasso chargé de la culture, Maitre Fakoh Bruno OUATTARA Notre conseil juridique, et enfin notre mentor, et président d’honneur des SYA WOLO Thierry MILLOGO, Président de la Commission Nationale des Arts. Mon comité d’organisation travaille depuis 2017 de façon bénévole sans aucune prise en charge, les mots ne peuvent pas remplacer leur sacrifice combien inestimable. Recevez mon grand MERCI.

ICF: Quel est votre mot de fin.
BK : La culture est un engagement pour moi. Les journées culturelles sont un engagement surtout avec les angoisses qu’on connaisse, c’est parce qu’on est mentalement fort et stable et qu’on a une vision pour la culture au Burkina Faso qu’on tient. Sinon les difficultés ne manquent pas.
Je voudrais remercier l’ensemble de la population burkinabè de façon globale parce qu’il y a des gens qui quittent Ouagadougou pour venir nous encourager, nous soutenir à Bobo. Je rends un vibrant hommage à la commune de Bobo-Dioulasso qui nous a fait confiance et qui nous accompagne par des conseils. Egalement, je suis reconnaissant au conseil régional des Hauts-Bassins, et l’ensemble des maires d’arrondissement de Bobo qui nous accompagnent et nous font confiance à notre activité.
Je n’oublierai pas de remercier sans exception tous les chefs coutumiers de la belle cité de SYA, parce qu’ils nous ont béni au début de cette activité.
Je vous remercie

Interview réalisée par Parfait Fabrice Sawadogo 

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