72 heures après son lancement officiel, les Journées des Cultures et Traditions de Zagtouli se sont poursuivies ce 31 Octobre 2021 du coté de la cour royale du chef de Zagtouli, à travers une conférence publique sur le thème de l’édition « Pérennisation de la parenté à plaisanterie pour un Burkina réconcilié ».
Face une génération qui fait face à la perte de ses valeurs ancestrales, ainsi que des conflits qui mettent à mal le cohésion sociale et le vivre-ensemble, l’urgence de redorer le blason est de mise. Et partant de l’objectif des Journées des Cultures et Traditions de Zagtouli, les organisateurs ont bien voulu poser les jalons en vue de s’incrire dans ce référentiel de la conservation des savoir-faire ancestraux. C’est ce qui explique l’initiative de la conférence publique qui s’est tenue ce 31 Octobre 2021, au sein de la cour royal de Naaba Kaongho, chef de Zagtouli, sur le thème de cette 3e édition de l’événement.
Et afin de mieux faire passer le message, c’est bel et bien le Trésor Humain Vivant en la personne de Konomba Traoré qui a été sollicité pour échanger avec les diffetentes perdonnes présentes à cet effet. A en croire le président du comité d’organisation, Théodore Ouédraogo, le choix s’est porté sur monsieur Traoré pour conduire à bon port cette conférence publique sur la parenté à plaisanterie, au vu de son immense savoir ancestral. L’objectif selon lui, est de rappeler l’importance de la pratique de la parenté à plaisanterie dans le processus de consolidation du vivre-ensemble et la cohésion sociale.
Substantiellement, il est ressorti de l’exposé de monsieur Konomba Traoré, que l’Afrique est riche de par ses valeurs culturelles et traditionnelles. Elles participent donc à l’équilibre de nos sociétés. Malheureusement, selon ses propos, le continent s’est laissé aliéné par les connaissances occidentales. De façon spécifique, il a laissé entendre que la la parenté à plaisanterie a toujours été depuis les temps de nos ancêtres, source de paix, de vivre-ensemble et de cohésion sociale entre les différentes communautés, foi de quoi elle mérite d’être enseignée et pratiquée au profit de la jeune génération.
« En ce qui concerne toujours la parenté à plaisanterie, nous avons entre autres celle qui existe entre les peuples, les villages, et même celle qui existe entre les noms de familles. C’est le cas entre les Traoré et les Koné. Elle contribue à faire régner la cohésion sociale entre les communautés. Et c’est notre devoir de transmettre ses valeurs à nos enfants. Elle doit être pratiquée en tout temps et en tout lieu. Au temps où j’etais encore préfet dans une localité du pays, je suis parvenu à résoudre des conflits grâce à la parenté à plaisanterie. Quelque soit le degré de du modernisme, nous ne devons pas oublier l’héritage culturel que les ancêtres nous ont légué. D’ailleurs, je salue la très bonne organisation du pouvoir traditionnel du peuple mossi », a expliqué monsieur Traoré.
Pour Patrice Koala, un des anciens de la localité de Zagtouli, tout parent qui met son enfant au monde, aimerait un jour le voir exceller que lui-même. A l’en croire, le modernisme n’est pas une mauvaise chose en soit pour les enfants. Mais, il ne faudrait pas que cela les pousse à abandonner les traditions. Par ailleurs, il a précisé que la parenté à plaisanterie entre les Samo et les mossi date de depuis la période d’occupation du royaume mossi actuel qui appartenait en réalité aux Samo. Et depuis lors, cette pratique restée d’actualité. Foi de quoi selon lui, elle doit continuer d’être pratiquée au nom de ses bienfaits dans la consolidation de la cohésion sociale entre les communautés.
Boukari OUÉDRAOGO