De plus en plus dans nos contrées, l’on constate l’érosion des valeurs cardinales, et le Burkina Faso, pays des hommes intègres n’est pas en reste. La jeunesse, totalement en manque de repères, s’égarent de jour en jour, en troquant leur culture à d’autres qui du reste, ne font que ruiner leur avenir. Ils s’acculturent au point qu’ils seraient dans une salle d’attente où ils n’attendent rien. Cela n’est pas sans conséquences et le cas le plus ahurissant se lit au niveau des divorces, après quelques jours de mariage. Cette problématique, les mariages à courte durée, au regard de ce qu’il en est, mérite qu’on s’y attarde sans perdre de seconde.
C’est d’un impératif car ça y va de la survie de notre communauté ! L’acculturation, supposée être l’abandon de sa culture pour épouser une autre est d’ampleur Burkina Faso. Ce mal, qui ronge, touche non seulement l’individu mais aussi l’environnement social et surtout emporte toute l’essence de notre culture. Au Faso, la jeunesse est passée du mimétisme à l’aliénation pour se construire un monde qui n’est pas le leur. Les conséquences en sont énormes et désastreuses. Il est surtout constatable de nos jours, que les jeunes sont en proie à l’argent, à la mode occidentale, bref, ils sont entre des problèmes qui nuisent à leur épanouissement.
Ayant délibérément balayé du revers de la main tout ce qui attrait à leur propre culture, ils sont nombreux, ces jeunes couples qui, aujourd’hui, ont du mal à mieux vivre leurs mariages. Au tribunal de Ouagadougou, en seulement une année, il a été donné de constater plus de 1400 divorces enregistrés. Ce-ci est inéluctablement dû à cette acculturation dont nous décrions. Avant, il y’avait ce qu’on appelle le « Kéogo », une école traditionnelle Moaga au sein de laquelle les sages préparaient les adolescents à la vie conjugale et à la vie elle-même. De nos jours, ce sont des valeurs qui semblent être renversées à la face, laissant la jeunesse dans une totale désorientation, source et cause de leurs malheurs.
Se réveiller ou périr
Oui, dit-on ! Il faut « se réveiller ou périr ». Quelles solutions urgentes et rapides pour pallier au problème ? Ces taux de divorces, ne s’expliquent-ils pas quelque part par la promotion de valeurs européennes qu’on véhiculent à travers les écrans à longueur de journée ? Si de nos jours, l’Afrique ne peut se passer du modernisme imposé par l’occident, néanmoins, elle a l’obligation d’essayer de voir dans quelle mesure, travailler à une possible déculturation. Pour ce faire, il faut « repenser notre marche vers le modernisme », à travers des reformes au niveau du système éducatif burkinabè, en introduisant l’enseignement de nos valeurs.
C’est d’ailleurs, ce sur quoi les autorités politiques sont en train de travailler. Nous convenons sur la nécessité de soutenir cette initiative. Il est aujourd’hui important, voire urgent pour nos politiques de faire marche arrière, et faire barrage à cette transition maléfique qui ravage nos mondes. Vu sous cet angle, il est nécessaire de faire une liaison entre tradition et modernité à travers l’audiovisuel dans l’enseignement afin de récupérer les valeurs pédagogiques de la communication orale, pour les intégrer dans un système éducatif largement déterminé par le mode de communication de l’écriture et du texte. Nous avons fois que, si ces valeurs culturelles propres à nous, sont bien assimilées par les jeunes dès le bas âge, cela contribuera à réduire la perte à grande échelle de nos valeurs au profit d’autres cultures et profitera au développement social et culturel de notre pays.
Abdoul Aziz Sawadogo