lun 16 septembre 2024

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Littérature burkinabè: le DG du CENASA parle de la résistance des Kasséna dans son roman

L’écrivain et homme de culture, Abraham Ouesséna Abassagué a, fait la dédicace de sa toute nouvelle oeuvre romanesque intitulée: « Abadjé ou la Résistance des Kasna », au Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), le jeudi 8 août 2024. Fort de 217 pages, M. Abassagué, directeur général du CENASA immortalise dans son roman, la résistance des peuples Kasséna face à la pénétration des blancs au Burkina Faso. La conférence dédicace a réuni le monde de la littérature et de la musique, mais aussi de l’administration culturelle. Comme numéro ISBN : 979-10-959-68-9 , l’auteur s’inspire de la chefferie Kasséna et place son livre dans une forme littéraire ethnographique en s’inscrivant dans la classe de « Crépuscule des temps anciens » de Nazi Boni et la défaite de Yargha d’Étienne Sawadogo.

www.infosculturedufaso.net

« -Ainsi, tu t’appelles réellement Père Cochon ? Questionna-t-il avec franchise. Oui mon fils. Cochon, c’est mon nom de famille et Robert, mon prénom. Ça donne en tout, Cochon Robert. Très beau n’est-ce pas ?
-En effet, concéda ironiquement Alira qui essayait vainement de réprimer un rire. Il sourit en baissant la tête. Il se demandait au fond, comment on pouvait décider de se nommer « cochon », et de trouver cela beau de surcroît. Pour vérifier que l’autre était vraiment sérieux, il poursuivit son questionnement.
Si je comprends bien, ton père aussi est un cochon ?
Bien évidemment mon cher Alira. Mon père est un « Cochon », mon grand-père en était un et toute ma famille d’ailleurs. Cela va de soi »,
cela est un échange entre le personnage Alira, un fils de la communauté Kasséna et l’homme de Dieu nommé Cochon, un blanc, à la page 47 de l’oeuvre.
L’Africain se moque donc des noms blancs. C’est justement dans ce vocabulaire révoltant que l’auteur à refait surface des faiblesses de la civilisation occidentale et invite ses frères africains à aimer leurs cultures.

Le roman est préfacé par le ministre d’État de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo qui a laissé un message fort dans cette partie de l’œuvre : « Écrire, c’est se mettre en mission au service de la communauté ».

L’auteur a subdivisé son œuvre en 13 chapitres. Le premier annonce l’arrivée des blancs. « Chapitre 1 : l’arrivée du mon père » et le dernier projette un nouveau temps. « Chapitre 13 : l’aube des temps nouveaux ». Telle est présentée la démarche chronologique de la resistance des peuples kassena face à la pénétration des blancs.
C’est une œuvre qui donne une carte rouge à la colonisation qui a toujours laissé des empreintes au 21e siècle. Le DG du CENASA, à travers cette œuvre, espère pouvoir « corriger des pans de notre histoire pour aider les lecteurs à s’abreuver d’autres types d’écrits qui ne nous traitent pas comme des derniers ou des perdants. Mais, des écrits qui nous traitent comme des victorieux et des gens qui ont écrit leur propre histoire», a-t-il clamé.

« Nous reprochons à la période coloniale le fait d’avoir dévoyé une partie de notre histoire parce que, si l’Afrique avait harmonieusement poursuivi sa progression et que la rencontre avec les colons avait été franche et que l’Afrique avait continué avec ses savants et avec ses éducations, peut-être que nous ne serons pas là », a reproché aux blancs le DG du CENASA, un homme de culture qui a plusieurs corde à son arc.

Hugues Bationo, responsable de la maison de l’édition de l’œuvre

Adapter l’œuvre au cinéma fait partie également des projets de Abraham Ouesséna Abassagué.
À la conférence, l’auteur était accompagné au présidium par Aboubacar Dao, président de «la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) » qui a fait une présentation de l’œuvre et le représentant de la Maison d’édition de l’œuvre, Hugues Bationo. Ce dernier a quant à lui montrer la facilité du travail avec l’auteur bien que cette collaboration ait été faite en ligne et pas en une seule fois en présentiel.

La dernière personne fut, un critique littéraire burkinabè, Parfait Tabsoba qui a, à son tour, montrer l’aspect sociologique, ethnographique et de l’oralité de l’œuvre. Devant eux, c’est plus de cent personnes qui ont assisté à la présentation de l’œuvre littéraire du musicien. Il y a avait parmi les participants, ses collègues, amis écrivains artistes et parents de la communauté Kasséna. Tout ce monde réunit autour de sa personne car M. Abassagué est un artiste musicien, choriste, sociologue, homme de culture, promoteur du festival Tiébélé Guigana et DG du CENASA.

Le public présent à la conférence de dédicace

L’oeuvre est vendu au prix de vente de 5 000f à la librairie Jeunesse, éditions Mercury et aux éditions Hector et Adams qui l’a éditée.
Abraham Ouesséna Abassagué fut également le directeur de l’Institut de formation artistique et culturelle (INAFAC). Il est l’auteur du Roman « Tiébélé » qui a porté le nom de sa localité d’origine et a bénéficié du prix de la meilleure œuvre littéraire à la cérémonie des récompenses des 12 PCA (12 Personnalités Culturelles de l’Année) en 2020.

Modou Traoré (collaborateur)

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