mer 24 avril 2024

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MODE: Entretien avec l’homme qui partage son savoir pour lutter contre le chômage des jeunes filles à Koudougou.

Couturier de son état depuis de nombreuses années, Monsieur ZAGRÉ Daniel a sa particularité qui le rend différent des autres couturiers. En effet il a décidé de partager son savoir faire avec toutes les jeunes filles qui viennent taper à sa porte pour apprendre le métier. C’est donc un homme de partage que nous avons rencontré à Koudougou et avec qui nous avons pu échanger.  La substance de ces échanges est à lire dans cet article.

Infos culture du Faso (ICF): Veuillez-vous présenter à nos lecteurs.

Daniel ZAGRÉ : Moi c’est Ézéchiel ZAGRÉ Daniel, je suis couturier. Je suis formateur surtout en coupe féminine. J’ai formé beaucoup de filles, soixante environ, durant cinq à six ans, un temps de formation que les centres ne font pas. J’ai donc décidé de me sacrifier pour bien former les gens. Avec moi ceux qui finissent ouvre leur atelier sans besoin de formation supplémentaire. Même celles qui viennent des centres de formation je suis obligé de les former trois ou quatre ans encore. Le problème est que le ministère ne maitrise pas notre domaine.

 

ICF: Quand est- ce que vous avez commencé à former des jeunes filles?

Daniel ZAGRÉ : J’ai commencé la couture en 1978 en Côte d’Ivoire et je l’ai poursuivi en 1985 à Bobo-Dioulasso. C’est en 1988 que j’ai ouvert mon atelier et depuis lors j’ai commencé à former les filles. J’ai beaucoup aimé le métier et en matière de formation je suis stricte et sévère envers mes apprenantes.

ICF: Quels domaines de la couture apprenez-vous à vos apprenantes?

Daniel ZAGRÉ: C’est un atelier complexe, on fait les coutures hommes et femme. Donc un apprenti de monsieur Zagré sait tout faire. Tu ne peux pas quitter cet atelier et aller apprendre à faire une veste ou une robe de marié ailleurs, non !  Chez moi on apprend tout. Depuis 1978 j’ai suivis assez de formations avec de grands couturier surtout avec François 1er que je profite saluer pour tout ce qu’il a fait pour moi.

ICF: D’où vous est venue l’idée de ne former que des filles?

Daniel ZAGRÉ: L’idée de former les filles est venue comme ça. C’est la volonté de Dieu. C’est surtout aussi que ce sont les filles qui demandent plus à être formées dans le domaine. Je trouve aussi que les femmes souffrent beaucoup dans leur foyer quand elles ne travaillent pas.

ICF: Attribuez-vous des attestations de fin de formation?

Daniel ZAGRÉ: Après leur formation elles reçoivent des attestations. En plus je leur prodigue des conseils qui leur seront utiles pour la vie. Avant d’être leur formateur je suis avant tout leur grand frère, leur père et je me dois de leur donner des conseils.

ICF: Avez-vous déjà eu des problèmes avec une apprenante durant sa formation?

Daniel ZAGRÉ: Je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit. L’accès à mon atelier a des conditions qui doivent être respectées sans quoi je ne te prends pas. Très souvent les parents même donne le feu vert de tout faire pour que leur fille réussisse au métier. Ma formation je la fait gratuitement. Et sans aucun soutien de la part de l’État. Je contribue à résorber le chômage.

ICF: Avez-vous pensé à demander du soutien auprès de l’État ou de personnes de bonnes volontés?

Daniel ZAGRÉ: C’est mon initiative et je la mène bien. Si au départ j’étais allé vers l’État ou quelqu’un je n’en serai pas là. Quand tu soumets ton dossier à quelqu’un, les gens pensent que c’est pour aller bouffer leur argent, au Burkina c’est comme ça.

ICF: votre dernier mot?

Daniel ZAGRÉ: Je vous remercie. C’est une première pour moi qu’un journaliste s’intéresse à moi. Et je lance un appel à l’État de nous aider parce que nous contribution à résoudre le chômage, nous jouons un rôle essentiel dans la lutte contre le chômage. Que Dieu vous bénisse et que la paix et la joie règne au Burkina Faso.

 

Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO.

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