Visage bien connu de la scène musicale burkinabè, Saymone est un artiste chanteur multilingue, dont le talent n’est plus à démontrer. Auteur de deux albums, l’artiste a dévoilé en fin de semaine dernière son tout dernier single, intitulé « Salmina Fulbe ». Single qui a fait l’objet d’échanges au cours d’un entretien qu’il a accordé à notre journal. Son parcours musical et ses projets ont également jalonné cette rencontre.
Comme tout artiste, Saymone, Seydou Koanda de son vrai nom, arrive dans la musique par passion. Cette passion pour la musique est née du fait de l’environnement qu’il fréquentait. À l’en croire, jeune, il allait beaucoup dans les concerts et autres événements du showbiz, où il côtoyait souvent des artistes. Toute chose qui a suscité de l’amour et de la passion pour le monde de la musique. Cependant, il fera de cette nouvelle passion, une véritable profession lorsqu’il rejoint la capitale, Ouagadougou, en 2008.
« J’étais à Zorgho, ma localité natale avant de rejoindre Ouagadougou, en 2008. Il faut dire que je résidais le quartier populaire Gounghin, où je découvre le siège du Reemdogo. Par la force des choses, j’ai commencé à y fréquenter des artistes. Je peux donc dire sans me tromper que le déclic est venu de là. En effet, avec un collectif de jeunes artistes, nous avons sorti sans grand succès, un single. Mais c’est véritablement en 2014, que j’entre officiellement dans la musique en sortant en solo, mon tout premier single. Cela a été un moment décisif pour moi », nous a-t-il confié.
Décisif, ce single l’a été, puisque l’artiste a enchaîné en 2017, avec la sortie du tout premier album de sa carrière baptisé « Dieu merci ». Un album de 8 titres bien concoctés qui va lui permettre de s’installer définitivement dans le cœur des mélomanes. Des titres comme « Ya soularé », « Gômda » ou encore « Yélélé » feront danser plus d’un. Son style musical est d’obédience de la « world music », variété, chanté essentiellement en langues nationales mooré, fulfuldé, dioula, haoussa, djerma. Une pluralité de langues qui fait de lui l’un des rares artistes polyglottes de la sphère musicale burkinabè. Et comme il le dit lui-même, c’est un avantage sur lequel il entend surfer afin d’atteindre le sommet. Quatre ans plus tard, soit en 2021, Saymone récidive avec un autre opus intitulé « Sabaabo », conclu d’un concert du côté du CENASA.
Son actualité est aujourd’hui marquée par la sortie très récente d’un tout nouveau single qui s’intitule « Salmina Fulbe ». Une chanson qui, de son avis, cadre parfaitement avec l’actualité de notre pays marquée par le terrorisme, affectant du coup le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Cependant, cette chanson n’est qu’un avant-goût de son 3e album qui en cours d’enregistrement. De ses dires, d’autres singles suivront avant la sortie de cet opus. C’est, selon ses dires, une stratégie adéquate en vue de donner une promotion aboutie à ses œuvres.
Dans l’ensemble, Saymone se dit satisfait du parcours actuel de sa carrière. En effet, dit-il, je sais comment j’ai commencé, et qu’est-ce-que je suis devenu même si je ne suis pas riche. Qu’à cela ne tienne, il dit déplorer le manque de soutien des artistes au Burkina Faso. « Nul besoin de vous rappeler que le Burkina Faso regorge aujourd’hui de nombreux artistes talentueux. Mais sans soutiens, ces talents ne vont jamais éclore. Personnellement, j’évolue en autoproduction, ce qui ne facilite pas vraiment la tâche. Je demande donc aux mécènes et aux bonnes volontés d’accompagner les artistes, cela y va de la valorisation et de la promotion de notre musique, voire notre culture à l’échelle mondiale », a-t-il souhaité.
Pour sa part, il entend s’adonner dans la production des artistes, si un jour les moyens se présentaient. En attendant, il tient à appeler ses fans et mélomanes à aller découvrir son tout nouveau clip « Salmina Fulbe », via le lien ci-dessous 👇🏻👇🏻👇🏻
Interview réalisée par Boukari OUÉDRAOGO