Le musée national du Burkina est un musée à caractère ethnogène fort de plus de plus de 14 000 objets muséaux. À cet effet, des expositions sont fréquemment montées pour faire valoir les potentialités culturelles que renferme le pays. Ainsi, l’exposition « À la découverte des masques du Burkina Faso » montée depuis le 21 septembre 2020 s’inscrit dans ce cadre.
Au Burkina Faso, les masques ont une forte présence dans la vie des sociétés qui détiennent les secrets de leur utilisation. Et les cadres spécialisés dans tous les domaines touchant à la vie des masques ont longtemps été perçus parfois comme des sociétés secrètes, parfois comme des confréries. Mais en réalité, les masques vont au-delà de ces perceptions. Alors l’exposition montée depuis le 21 septembre dernier au sein du musee national et intitulée <<à la découverte des masques du Burkina>> vise non seulement à faire découvrir le patrimoine culturel du musée mais surtout à faire connaître aux visiteurs les différents masques du pays, leurs fonctions dans les sociétés traditionnelles et les rôles qu’ils peuvent avoir dans la société contemporaine.
Et en croire aux propos de Oumar OUATTARA, guide animateur de musée et chef du service de la médiation du musée national, les sociétés de masques ont des noms précis au Burkina Faso, à savoir <<Suku, chez les mossé>>, <<Do, chez les Bwaba, Bobo, Marka>>; <<Awa, chez les Dogon>> et <<Su, chez les Nuna, San, Winiema>>. Pour lui, un masque prend tout son sens à partir du moment où il incarne un certain nombre déléments à savoir, le costume, les artéfacts, la tête, etc.
De cette exposition, il ressort qu’il existe plusieurs types de masques. Ce sont entre autres les masques acquis par les voies divines dont ceux venus par la voie celeste, la voie des génies et la voie de rêve; les masques inventés dont ceux simples, à ailes et à lames. Ainsi nous y retrouvons des masques initiatiques, funéraires, et j’en passe.
Cependant, au-delà de toute cette grande diversité, les masques incarnent plusieurs fonctions. De ce fait, ils ont permis de resoudre plusieurs problèmes et préoccupations des sociétés qui les possèdent. Et ces fonctions sont généralement économique, politique, sociale, religieuse et ludique. « Quand on prends l’exemple des masques agraires, ils sont utilisés pour apaiser le courroux des dieux lors des calamités naturelles qui bouleversent les données de la vie agricole et menacent la survie des communautés. En un mot, ils contribuent à garantir une pluviométrie afin d’avoir une bonne récolte, vu sous cet angle, ils jouent un rôle économique », a expliqué monsieur OUATTARA.
« Et il n’est pas exclu que la découverte et la connaissance de toute cette richesse culturelle joue un rôle important pour notre pays, surtout dans un Burkina frappé par une fracture sociale. Nous invitons cependant, les populations à y faire un tour, celà y va surtout de notre culture personnelle », a-t-il indiqué. En rappel, l’exposition « à la découverte des masques du Burkina Faso » s’étendra jusqu’à une période de trois mois, en fonction des programmes qui seront présentés au musée national du Burkina.
Boukari OUÉDRAOGO
