Le « père » de la musique, Oger KABORÉ, reçoit le Prix Spécial « Jean-Pierre Guingané » 2018 du Festival YINIMBAAYÉ tenu du 16 au 25 novembre dans la ville de Tenkodo. Juste après avoir reçu le trophée à son domicile le 8 décembre dernier, la star a bien voulu converser avec INFOS CULTURE DU FASO autour de sa carrière musicale. Ci-dessous, découvrez le Zoom sur cette « racine » de la musique burkinabè qui annonce d’ailleurs son probable retour sur la scène. Lisez !
L’artiste Oger KABORÉ est né en 1949. Par ailleurs fonctionnaire de l’État à la retraite depuis plus de trois (3) ans, la vedette entame la musique à partir des années 1969-1970. Au début, il ne faisait pas la musique en se focalisant sur la quantité puisqu’il travaillait déjà en tant que chercheur en sciences sociales et humaines au niveau du CNRST (Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique). Au regard de l’authenticité et la profondeur de ses chansons, Oger KABORÉ, originaire du Kouritenga à Koupéla, se voit très tôt applaudi par les mélomanes burkinabè dans et hors du territoire national. Ses première chansons sont enregistrées sur bande magnétique à la radio et diffusée là-bas en 1970. À l’époque, révèle le doyen, producteur, discographie et stidio d’enregistrement n’existaient presque pas. En effet, ce n’est qu’ autour de 1974 que la discographie s’est installée au pays avec le disque « 45 TOURS » de l’orchestre- harmonie voltaïque. Avec l’arrivée du disque made in Burkina, l’artiste trouve sur son chemin, l’un des tous premiers producteurs, Moussa OUEDRAOGO. Après les disques, sont venues les cassettes.
Tout à évolué comme ça jusqu’ aujourd’hui avec les CD, les CLÉS USB et autres supports numériques. Observant l’évolution du secteur musical, le pilier se réjouit à mis parcours. Ayant enchanté le pays, disons un certains public par sa musique, cela aurait galvanisé certains jeunes à emboîter le pas. Au nombre des autres devanciers avec qui le chemin musical burkinabè a été tracé, l’on cite par exemple Issouf Compaoré et les regrettés Salambo et Sanwidi Pierre. Ces ambassadeurs ont, faut-il le souliger, livré entre temps des concerts en Côte-d’Ivoire, au Ghana, au Bénin et même au Nigeria pour y représenter leur pays. Oger KABORÉ, pour sa part, cumule à présent plusieurs distinctions. L’on se souvient du 3e prix de la musique moderne côté vedette qu’il a remporté entre 70 et 73. Ce, à l’issue d’un concours de musique tenu au moment où le pays changeait de cap pour passer à la formule démocratie. Il est également élevé au rang de Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, des Lettres et de la Communication. Au niveau du classique, M. Kaboré est Chevalier de Palmes Académiques. Le Prix Special Jean-Pierre Gingané est donc le tout fraîchement reçu des mains du promoteur Tarnagda en guise de reconnaissance aux multiples actions posées pour le développement de la culture de sa localité (Tenkodo) et du Burkina tout entier. Auteur de plusieurs chansons telles que: – DUNI Y’A KIBSA avec l’harmonie voltaïque; POUGSARBA-NAGRÉ; VIVES LES VACANCES ; PAG NAI ROWA; MAMAN.
Le pays bénéficie toujours de son talent et ses expériences car il est couramment sollicité pour étre membre de jury lors de grandes compétitions musicales comme à l’occasion de la Semaine Nationale de la Culture (SNC). Sa volonté reste de contribuer à l’amélioration des prestations des artistes en général. Si le » père » Oger indique qu’il est content de voir beaucoup de jeunes se mettre dans la musique actuellement, il les invite par ailleurs à éviter la tarte à la crème. Il faut, selon lui, savoir utiliser le don et l’inspiration avec la formation, le perfectionnement et surtout les répétitions.
« J’ai pris la retraite sur le plan professionnel et je voulais me reposer. Mais je remarque que concernant la carrière musicale, les gens comme les Drissa Tarnagda m’y tirent. Il y a de fortes chances que je rentre en studio et que je revienne avec des nouveautés », déclare le doyen à notre micro.
Espérant donc son retour bientôt sur la scène au bonheur des mélomanes.
Filasko Moussa KABORÉ