Infos Culture du Faso, a rencontré Téné Tina, artiste musicienne de la région des cascades à l’occasion de la deuxième édition du festival les journées de la clairière Banfora 2020. Rencontre au cours de laquelle elle livre le début de sa carrière ainsi que son jeune parcours dans la sphère musicale burkinabè. Lisez plutôt…
Soulama Maténé Martine connue sous le pseudonyme Téné Tina est une artiste-musicienne originaire de la ville de Niangoloko. Celle qui fait aujourd’hui la fierté de la région des cascades évolue dans la musique tradi-moderne. Téné Tina fait ses premiers pas de musicienne dans la chorale Saint Pierre de Banfora. En 2014, elle réalise son premier opus baptisé « Libération ». C’est une trouvaille de huit (08) titres savamment orchestrée qui aborde divers thèmes. Téné Tina qui se définit comme la défenseure de la culture et de la langue gouin enchaîne quatre années plus tard avec son deuxième album intitulé <<i bel ina>> (ndlr : solidarité en langue gouin).
C’est aussi un album de huit (08) titres qui fera la pluie et le beau temps dans la région des cascades et le Burkina Faso. Par son art musical, Téné Tina entend apporter sa contribution dans le combat contre le mariage forcé et pour la scolarisation des filles. Elle chante également le pardon et la solidarité et rend hommage à Saint Pierre du nom de la chorale qui l’a formée. Téné Tina déroule une musique bien ancrée dans la culture gouin ; elle fait usage de la langue gouin, du dioula et d’un instrument traditionnel nommé n’goni.
A travers son titre « Fanama », elle met en valeur le rôle des forgerons et des balafonistes dans la société traditionnelle gouin. « Sans forgeron, il n’y a pas de daba pour cultiver. Sans balafoniste il n’y a pas de mariage ni de funérailles » a-t-elle indiqué. Téné Tina appelle par son titre « Néllé dol » à un retour au village. Un retour au village qui sonne comme un retour à nos origines, à nos valeurs traditionnelles et culturelles. Et c’est là tout le sens de son engagement pour la musique tradi-moderne. Face aux pertes des valeurs culturelles et linguistiques, elle invite à l’apprentissage des langues maternelles ; la langue étant le ciment qui construit l’identité culturelle d’un individu, d’un peuple. Avec le morceau « Ciramba », elle invite les Gouins ; communauté de laquelle elle est issue à parler et à apprendre leur langue maternelle aux enfants.
La native de Niangoloko déplore cependant le manque de suivi des artistes et de financement pour la promotion artistique et plaide pour une meilleure prise en compte des artistes oeuvrant dans la musique traditonnelle par les promoteurs d’événement culturel, pour une promotion de la musique tradionnelle par les médias et la revalorisation des cachets desdits artistes. 
Téné Tina prépare un single à l’occasion de la fête de l’indépendance qui sera célébrée cette année dans la région des cascades. Celle-là même qui a marqué son passage au festival les journées de la clairière par une prestation live, apprécie l’initiative. « Je remercie le journal Infos Culture du Faso pour l’opportunité qu’il donne aux artistes de s’exprimer et au promoteur Alphonse Karama ». a-t-elle conclu.
Elle est faite ambassadrice de la cité de Santa par l’Association pour le Réveil Culturel et Citoyen de Niangoloko.
Barry Demba Ka
Parfait Fabrice SAWADOGO
