L’artiste-musicienne Bibata Nana a été chez le wemteng naaba ce jeudi 20 mai 2021 pour annoncer le début de la « Nuit d’hommage aux autorités coutumières ». 12ème du genre, cette présente édition est placée sous le thème « contribution des autorités coutumières à une véritable réconciliation nationale au Burkina Faso », et débutera le 27 mai prochain. L’objectif recherché par ce thème, est la création d’un cadre de rencontre et de concertation des chefs traditionnels du Burkina Faso, de la diaspora et des pays voisins.
Le Burkina Faso est à la croisée des chemins et doit choisir un processus harmonieux de développement. L’option dimension culturelle et traditionnelle est une solution essentielle à ce processus de stabilité. C’est à cet effet que l’artiste-musicienne Bibata Nana a initié la « nuit d’hommage aux autorités coutumières », afin que les autorités coutumières puissent apporter leur contribution à cette lutte. Ainsi, ce jeudi 20 mai 2021, elle a annoncé le début de la 12ème édition dudit festival. Le projet en question s’articulera sur des conférences publiques du côté de palace hôtel, animées par les chefs coutumiers autour des questions d’actualités.
La conférence sera un cadre de conte, des valeurs culturelles du Faso et est ouverte à tout public. Il y’aura également cette année pour l’innovation le festival « le Faong Raaga » du côté du terrain de l’ ASFA Yennenga, les 28, 29 et 30 mai prochain. La question de réconciliation nationale sera au cœur des échanges à travers le thème « mécanisme et stratégie de réconciliation nationale dans la communauté burkinabè : le Wemba, le Forgeron, le Griot et le Neveu ». « Nous voulons par ces thèmes choisis, rassembler les autorités autour des questions d’actualités. La réconciliation nationale, ils vont nous expliquer, à travers les conte du passé, comment on y arrive en utilisant juste nos valeurs culturelles. Il vont nous conter les histoires de nos ancêtres. On remarque que beaucoup oublie nos valeurs culturelles et cela a un impact sur les situations que nous vivons ; donc nous voulons le rappeler à tout un chacun, à travers cette 12ème édition », a lancé Bibata Nana, initiatrice du festival, comme explication à son choix d’un tel festival.
Le wembtenga naaba qui a reçu cette visite a salué cette initiative en ce sens qu’elle permettra aux différents Naaba de venir contribuer à leur manière à ce processus de réconciliation. Il a insisté sur le fait que les gens, de plus en plus, sont entrain d’oublier leurs valeurs cultures. « Cela est déplorable et ça nous fait mal. Ils ont besoin de naaba que quand ils sont dans des problèmes, jamais pour comprendre l’histoire de leur pays », a-t-il déploré. Sur cette même lancée, il a également ajouté que la situation qui prévaut, l’éducation nationale est l’une des conséquences du fait que les Burkinabè ont laissé leur culture. « Le blanc est venu nous trouver avec nos fouets et il y’avait pas de problèmes. Aujourd’hui nos autorités veulent les copier en abandonnant les chicottes. Comment on peut éduquer sans fouet, c’est contre nos cultures », a-t-il argué
Le festival, depuis sa création, a toujours abordé des questions d’actualités entre autres la cohésion sociale , l’indépendance, le rôle de la femme, les valeurs culturelles etc. Pour cette édition, la promotrice a appelé la jeunesse à sortir massivement pour qu’ensemble, ils puissent constater le rôle « pertinent » des autorités coutumières dans ce processus de réconciliation.
Abdoul Gani BARRY (stagiaire)