Une année s’achève, une autre commence. L’heure est de ce fait au bilan dans le monde de la culture, et ce, malgré une année 2020 marquée par une crise sanitaire et sécuritaire dégradante. À cet effet, une équipe de notre rédaction s’est rendue auprès de la Directrice générale du musée national du Burkina, Rasmata SAWADOGO/MAÏGA. Bilan des activités, perspectives et vœux du nouvel an, tels étaient les axes qui ont ponctués le menu de cette rencontre.
Créé depuis les années 1962, le Musée national du Burkina, le plus grand d’ailleurs du pays, est un musée de type ethnographique. De ce fait, il a pour mission principale de collecter, conserver et diffuser le patrimoine culturel de la soixantaine d’ethnies présentes sur le territoire. Et à croire à la Directrice générale actuelle, Mme Rasmata SAWADOGO/MAÏGA, la diffusion se fait à travers des activités, essentiellement les expositions afin de montrer les richesses culturelles. « Les visiteurs se composent essentiellement d’étrangers, et aussi un peu du public local. De façon claire, ce que nous présentons ici, c’est le vécu quotidien de nos ancêtres de sorte à permettre aux générations présentes de comprendre leur histoire afin de mieux préparer l’avenir », a-t-elle expliqué.
Cependant, le Musée national, à l’instar des autres institutions publiques, a un programme d’activités à dérouler au cours de l’année civile. Et en ce qui concerne l’année 2020 qui vient de s’achever, la situation sanitaire de la covid-19 et le problème sécuritaire ont énormément impacté le bon déroulement de ces activités. Mais qu’à cela ne tienne, madame la Directrice générale s’est estimée satisfaite du bilan global d’exécution du programme d’activités de sa direction. « Malgré la situation sanitaire et sécuritaire précaire, nous avons au niveau du Musée national, pu atteindre un taux de plus de 75% de réalisation. Cela est fortement dû au dynamisme de l’équipe que je dirige. C’est plus d’une quarantaine d’agents qui travaille d’arrache-pied afin de mettre en œuvre notre programme d’activités, a-t-elle confié.
De façon détaillée, le Musée national a pu réaliser trois expositions temporaires avec des thématiques bien différentes et intéressantes, accompagné des associations/communautés dans la mise en œuvre de leurs activités, et soutenu d’autres musées du pays dans le montage de leurs expositions. Toujours selon les propos de madame Rasmata SAWADOGO/MAÏGA, le Musée a également travaillé à conserver et enregistrer le fond documentaire, les collections au niveau du musée et à numériser les objets, sans oublier l’aspect communicationnel des différentes activités. Nonobstant cela, elle a laissé entendre que le musée avait prévu de tenir une exposition dite majeure qui allait mettre en exergue la communauté Sénoufo vivant dans la sous-région, à savoir la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Niger. Cette exposition a été malheureusement reportée pour l’année 2021.
De plus, le Musée a pu mener des activités hors programme. »Les mesures de restrictions dues à la Covid-19 ont entraîné un coup d’arrêt. À cet effet, nous avons développé des projets structurants afin d’être utiles pendant cette période difficile que traversait le pays. Dans l’ensemble je suis assez satisfaite de notre bilan », nous a-t-elle confié avant de souligner qu’au-delà des problèmes sanitaire et sécuritaire qui ont entravé le bon déroulement de leurs activités, d’autres difficultés entrent en ligne de compte:elles sont surtout d’ordre financier.
Aussi, cette situation difficile a entraîné une baisse considérable des visiteurs, qui sont pour la plupart des expatriés qui viennent visiter le pays. Dans le but de garder le cap, la première responsable du Musée a indiqué que l’accent est mis sur le tourisme interne afin d’inciter les visiteurs locaux à s’y intéresser. « Pour l’année 2021 qui se présente à nous, la plus grande perspective de ma direction reste le volet communication. Nous comptons en réalité, accroitre la fréquentation ainsi que la visibilité du Musée en adoptant un plan communicationnel approprié. Mais cela passe nécessairement par une amélioration de la situation actuelle (santé et sécurité). De ce fait, j’adresse à tout mon personnel ainsi qu’à tous les burkinabè, une année de santé, de paix, de prospérité et de bonheur », a-t-elle conclu.
Boukari OUÉDRAOGO