Lancé officiellement le 5 octobre dernier, le projet « Passerelle pour la professionnalisation de jeunes metteurs en scène » de l’Association Grâce Théâtre du Burkina (AGTB) continue de plus bel. Ce 21 décembre 2022, quatre jeunes metteurs en scène ont défendu leurs projets de spectacles en présence d’un jury.
Quatre mois, c’est le temps imparti pour la mise en œuvre totale du projet « Passerelle pour la professionnalisation de jeunes metteurs en scène » de l’AGTB. Après donc les phases de formation et de recherche, le projet a amorcé ce mercredi 21 décembre 2021, la phase de pitch. Il s’est essentiellement agi pour les quatre jeunes metteurs en scène concernés par le présent projet de passer à tour de rôle afin de défendre leurs projets de spectacles, et ce devant un jury composé de professionnels des arts de la scène. C’était dans les locaux de l’espace Grâce Théâtre de la cité An 3 (Ouagadougou).
Durant 10 minutes chrono, chacun des quatre jeunes metteurs en scène a tenté de convaincre les trois membres du jury en vue de faire partie des deux projets de spectacles susceptibles de poursuivre le projet. Mais avant, ils ont été formés à l’occasion d’un atelier présentiel d’un mois dans des modules comme « l’initiation et les techniques de mise en scène », « la lecture et l’adaptation d’une œuvre théâtrale », « La pratique du métier de créateur et la présentation d’un projet de création ». Une formation qui a permis à ces stagiaires de passer à la phase de recherche.
À en croire le président de l’AGTB, Anatole Koama, cette phase de recherche qui a pris un mois et demi, a consisté à la recherche et à la sélection de textes d’auteurs dramatiques burkinabè. C’est cette phase, selon lui, qui a abouti à la séance de pitch. Une séance de pitch qui a donc permis de retenir deux jeunes metteurs en scène, notamment Madi Sanfo pour sa pièce « Gaskindé », une adaptation du texte « Jasmin en flamme » de Ildevert Meda; et Monique Sawadogo pour sa pièce adaptée du texte « Le sang de la malédiction » de Mamadou Tindano. Ces deux projets de spectacles bénéficieront de création et de restitution dans le cadre de la suite du projet.
Pour la présidente du jury Madame Ghislaine Sanou, par ailleurs, enseignante chercheur en Littératures africaines au département de Lettres Modernes à l’Université Joseph Ki Zerbo, son équipe a fait face à de très beaux projets, mais il fallait nécessairement faire des choix. « Les critères qui ont prévalu au choix des deux projets de spectacles sont en lien avec la mise en scène du projet . Ce sont notamment le choix de l’auteur et du texte en relation avec l’actualité, la scénographie, l’intention de mise en scène, l’originalité de l’adaptation qui est proposée, ainsi que la posture du metteur en scène devant le jury », a-t-elle témoigné.
Du reste, les auteurs des projets de spectacles retenus à l’issue de cette phase de pitch n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. C’est ainsi que Madi Sanfo, artiste comédien, dramaturge et stagiaire metteur en scène témoigne: « Le projet de pièce que je viens de défendre s’intitule « Gaskindé ». C’est une adaptation du texte « Jasmin en flamme » de Ildevert Meda. Au départ, ce texte de monsieur Meda s’inspire du Printemps arabe. Moi, j’ai essayé de l’adapter aux récents événements terroristes de Gaskindé. Et je suis heureux que le projet ait été retenu pour la phase de création ».
En rappel, le projet « Passerelle pour la professionnalisation de jeunes metteurs en scène » a été co-financé par le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) dans le cadre de son 5e appel à projets.
Boukari OUEDRAOGO