Débuté le 10 mars dernier, le projet <<cafés littéraires>> a connu son apothéose, ce samedi 27 mars 2021. Cette initiative de l’Initiative Communautaire Changer la Vie/Nazemsé, avec l’appui du Fonds de développement culturel et touristique, vise à promouvoir la culture de la lecture au profit des jeunes.
Environ cinq cents (500) jeunes à travers plus de six autres établissements partenaires, tel est le nombre estimatif d’élèves touchés par ce projet baptisé <<cafés littéraires>>. Et au-delà de caractère promotionnel et sensibilisateur sur l’importance de la lecture, ce projet a été également une aubaine pour les enfants de rencontrer, de façon directe, les écrivains, foi de Safiata Yarbanga, Directrice de la bibliothèque Kiougou Gabriel de l’ICCV/Nazemsé. En effet, c’est ce qui a prévalu au recours du collectif des Mots d’elles, un regroupement d’écrivaines burkinabè. Et pour cette cérémonie marquant ces deux semaines de tournées dans les écoles, les écrivaines Monique Ilboudo et Ladifatou Savadogo ont constitué le dernier groupe à se déplacer au sein de l’ICCV/Nazemsé pour échanger avec les enfants, sur leurs ouvrages.
Et selon les propos de Simon Nacoulma, coordonnateur de l’association ICCV/Nazemsé, cette initiative a vu le jour grâce à l’appui du FDCT. Pour lui, sa mise en place se justifie par le souci d’améliorer la lecture auprès des communautés, principalement dans les lycées et collèges de Ouagadougou. « Pour nous, c’est une évidence que le Burkinabè lit peu, surtout dans nos établissements. Et malheureusement ces structures ne sont pas équipées de bibliothèques, ce qui rend difficile l’accès aux livres. C’est ce qui nous a amené à utiliser des moyens plus pragmatiques et ludiques pour susciter la lecture auprès des enfants. Et quoi de plus opportun d’inviter les écrivaines à venir leur expliquer leurs romans, afin de soulever des préoccupations de la part de ces enfants. Cette nouvelle approche donne plus de valeur », a estimé monsieur Nacoulma.
Pour lui, le choix porté sur le collectif <<des Mots d’elles>>, se veut une manière de promouvoir la littérature burkinabè, mais aussi parce qu’au-delà du livre, ce collectif à un côté social. « Du coup, nous avons jugé bon de nous associer à ce collectif pour mener à bien ce projet, dans les écoles et les communautés. Et après ces deux semaines de travaux, c’est un sentiment de missions accomplies qui m’anime. Nous avons touché à un large public et ça ne peut que nous réconforter pour nos efforts. D’ailleurs, cela a augmenter le nombre d’abonnements dans notre bibliothèque. Et au-de-la du financement, par nous même, nous allons continuer dans ce sens, pour le bonheur de la littérature burkinabè », a-t-il ajouté.
À en croire Monique Ilboudo, écrivaine et l’une des invitées du jour, la joie est oujours à son paroxysme, lorsqu’il s’agit de rencontrer ses lecteurs. « Mais au-delà cela, elle est encore si particulière, vu que les lecteurs du jour sont des enfants. Et personnellement, je me rejouie qu’après lecture de nos ouvrages, cela, suscite beaucoup d’interventions et de questions afin d’éclairer certaines zones d’ombres. Pour ce faire, je salue le caractère opportun de ce projet qui a voulu compter sur notre collectif des écrivaines <<des Mots d’elles>> pour mener à bien ces échanges avec les enfants, en ce sens qu’avec l’avènement des nouvelles technologies, la culture de la lecture est en voie de disparition », a fait savoir Madame Ilboudo.
Une initiative qui semble déjà faire effet, au vue des différentes interventions des enfants. Pour Sédego Alimata, Élève en classe de 1ère D au lycée Philagora, les Cafés littéraires lui ont été d’une grande utilité. « Personnellement, je suivais plus la télé au détriment de la lecture. Et même quand j’essayait de lire, je ne terminait jamais le livre. Mais avec l’avènement de ce projet, je suis parvenue à lire plus de trois livres en moins de trois (3) semaines. De ce fait, mes amis et moi saluons cette initiative. Elle mérite d’être encouragée et promue dans les différents établissements », a-t-elle signifié.
Boukari OUEDRAOGO