La 10e édition du festival « un village dans une ville », une aubaine de rencontre culturelle artistique et sportive, a pris son envol dans la soirée de ce dimanche 17 décembre 2023, à Ouagadougou. Le terrain de la mairie de Bogodogo, situé à quelques encablures du SIAO à Ouagadougou, abrite l’événement du 17 au 24 décembre 2023 tous les jours de 9h à 23h.
La soirée d’ouverture de la 10e édition festival « un village dans une ville » a été marquée par des prestations de troupes traditionnelles. Il s’agit notamment de la prestation d’une troupe Kassena, de la danse guerrière de la troupe Djermin de Kampti, la danse des jeunes filles de Sakoui, etc.
La dixième édition sera ponctuée principalement par l’inculcation des connaissances sur le métier de la forge aux enfants accompagnés des ateliers pratiques de fabrication de poteries, la lutte traditionnelle, des tirs à l’arc, le filage au coton, etc. L’objectif est de faire connaître notre tradition aux enfants pour qu’elle ne disparaisse pas et non d’en faire des praticiens, a expliqué la promotrice.
« Lors de ma visite au ministère du Sport, j’ai sollicité un document qui retrace l’historique de la lutte traditionnelle en milieu Samo, pour l’expliquer ensuite aux enfants, malheureusement, le ministère n’en dispose pas », a-t-elle confié. A ce sujet, s’est-elle interrogée: « Pourquoi savons-nous tout, de tout le monde et presque rien de chez nous ? Aujourd’hui, si vous demandez à un enfant de vous citer les noms de ses cinq doigts dans sa langue maternelle, il aura du mal à le faire. Mais en français par exemple, il le fera sans difficulté. Voilà tout le sens de notre combat à travers cet évènement », a indiqué Olivia Wendkouni Ouédraogo.
Plusieurs acteurs de la culture ont marqué de leur empreinte à la cérémonie d’ouverture. Étaient de la partie, Syatik du groupe gombo.com, Ildevert Méda, Laure Guiré, etc.
Pour l’artiste comédienne, présidente de l’association Burkinabè des comédiens et comédiennes du cinéma, Laure Guiré, cet évènement permet de se sentir au village tout en étant en ville. Elle dit être fascinée par la danse des Lobi au cours de la soirée qu’elle a affectueusement appelés « les indiens du Burkina » par l’accoutrement qu’ils arboraient.
Pour sa part, c’est un évènement qui doit être encouragé et soutenu, car dit-elle si « on y prend garde, ce sont des choses qu’on pourrait même perdre au village. Malheureusement, les sponsors ne se bousculent pas, conséquence la neuvième édition se trouve plus fournie en activité », a déploré Laure Guiré.
Elle invite pour ce faire les partenaires à se joindre à l’activité pour que « tous ces enfants, qui ne vont pratiquement pas au village, puisse avoir la chance de se nourrir de leur tradition en grandissant ».
Le chargé de mission du ministre d’Etat, Jérôme Compaoré a félicité la promotrice qui se bat pour la valorisation de la culture Burkinabè malgré la modestie de ses moyens. M. Compaoré dit avoir pris note des doléances et promet de les transmettre à qui de droit.
Il n’a pas manqué d’encourager ces artistes qui sont venus du village pour partager leur expérience culturelle avec les jeunes. Il a conclu ses propos en souhaitant bon vent à l’édition et au festival.
Pour Ildevert Méda, parrain artistique de « un village dans une ville », l’initiative est louable et mérite d’être encouragée. C’est une belle occasion pour les enfants dans un contexte de grande ville comme Ouagadougou de toucher du doigt l’artisanat du village, rencontrer et échanger avec les artistes.
Il invite l’ensemble du public Ouagalais à amener les enfants découvrir, satisfaire leur curiosité sur les choses de la tradition qu’ils ignorent.
La soirée a pris fin par une démonstration de forge. En effet, le public a assisté sur place à la fabrication du fer par les forgerons. L’activité a connu la présence du Sankoui Naaba « Kobga » qui a formulé ses vœux pour la réussite de l’édition.
Parfait SAWADOGO