Cinq jours après l’ouverture des travaux, les rideaux sont tombés sur la 9e édition des rencontres documentaires « Koudougou Doc ». C’était ce samedi 30 Avril 2022 du côté de l’ex-permanence du secteur 1 de la cité du cavalier rouge.

Durant cinq bons jours, la cité du cavalier rouge a vibré comme depuis des années, aux rythmes de la 9e édition du Festival Koudougou Doc. Entre projections de films, échanges, formations et prestations d’artistes, cette édition, aussi spéciale soit-elle, aura tenu toutes ses promesses. Par ailleurs, le Directeur du festival, le réalisateur Michel K. Zongo, a résumé le bilan de cette édition au mot « résister »; résister en tant qu’artiste et d’aller au fond de soi-même pour trouver l’énergie nécessaire pour faire face aux défis sécuritaire, sanitaire mais aussi économique. Mais qu’à cela ne tienne, il dit être satisfait de ce qui a été fait durant cet énième rendez-vous du festival.

« Grâce aux partenariats, beaucoup d’activités connexes ont pu être réalisées. Je parle notamment du Café Cinéma, de la séance de pitch avec des porteurs de projets, la projection d’un film à l’Université de Koudougou sur la problématique de l’enseignement de la langue allemande, la master-class, etc. A ce propos, je tiens à saluer le Collectif Generation Film, le Goethe-Institut, le German Documentaries, le FESPACO, l’Institut Français et tous ceux qui ont contribué à réaliser cette édition. Substantiellement, 22 films de 14 pays ont été sélectionnés et ont pu être projetés pendant cinq jours sur trois sites, au plus grand bonheur des populations de Koudougou et d’ailleurs. Même si tout n’a pas été parfait, nous nous réjouissons de ce qui a été accompli », s’est-il confié.

Du reste, cette soirée d’apothéose a été marquée par une dernière projection, et non pas des moindres. Il s’agit du long-métrage documentaire du réalisateur burkinabè Moumouni Sanou, baptisé « Garderie Nocturne ». Ce film qui a été sacré vainqueur de l’étalon d’or catégorie documentaire à la toute dernière édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), fait étalage de la problématique des prostituées, en particulier le phénomène de garde des enfants de ces dernières par des femmes pendant leurs heures de « travail ». Dans l’ensemble, c’était une projection suivie d’echanges francs et enrichissants avec le public.
A en croire Monsieur Sanou, les recherches et la réalisation de ce film ont pris environ une dizaine d’années. « L’idée pour moi était de montrer un autre visage de ces filles appelées communément « travailleuses de la nuit », que la société n’a pas. Mais cela n’a pas été facile. Pendant des années, j’ai côtoyé ces personnes là en vue de m’imprégner leurs réalités; et cela m’a valu d’être traité de tous les noms. Mais à la base, je n’avais pas l’idée de réaliser un film sur elles; le déclic est venu lorsqu’un jour, une d’entre elle m’a demandé de l’accompagner chercher son enfant. Et arrivé sur place, je me suis rendu compte que c’était une vieille femme qui acceptait de garder leurs enfants pendant qu’elles vont se prostituer. C’est à la suite de cela que j’ai décidé de réaliser ce film », foi du réalisateur.
Et pour clore en beauté, des prestations d’artistes se sont invitées à cette belle soirée. En effet, le public a eu droit à du play-back avec Yvan de Dieu; mais également à un spectacle live avec Art Melody et Kiakoupé le Beat (KKB). D’ores-et-déjà, les yeux sont tournés vers la décennale du festival.
Boukari OUÉDRAOGO