Promouvoir tout le savoir-faire ancestral des forgerons, c’est là le bien-fondé du Festival Wedbindé de Kaya, porté par l’Association Culturelle Passaté. Et à l’orée de l’année 2023, Jacob Bamogo, président de l’association, est revenu sur le bilan des activités de l’édition 2022 de cette biennale. C’était au cours d’un entretien accordé à une équipe de notre rédaction.
L’Association Culturelle Passaté (ACP) existe depuis 2002 et œuvre essentiellement pour la promotion des potentialités culturelles et touristiques de la région du Centre-Nord, et du Burkina Faso de façon générale. Et depuis maintenant 22 ans, l’association œuvre dans cette dynamique à travers le Festival Wedbindé. «Wedbindé» ou encore «la danse du cheval» en langue nationale morée, se veut donc une manifestation qui fait la promotion du savoir-faire ancestral des forgerons. L’objectif selon monsieur Bamogo, c’est de promouvoir notre patrimoine culturel, surtout celui qui est délaissé.
Ainsi, du 24 au 27 novembre dernier, la ville de Kaya a accueilli la 11e édition de l’évènement, sous le thème «Rôle du forgeron dans la cohésion sociale». Pour monsieur Bamogo, les récentes éditions du Festival se tiennent dans un contexte sécuritaire très particulier, vu même que la région reste l’une des plus touchées par le phénomène du terrorisme. Qu’à cela ne tienne, il estime que cette 11e édition a tenu toutes ses promesses.
« Nous avons essayé comme on peut de réaliser les différentes activités. Nous avons eu le soutien du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) pour réaliser un projet au profit des personnes déplacées. Le projet a permis de former une centaine de personnes dans divers domaines dont la poterie décorative, l’art à partir des récupérations, et bien évidemment la forge. Aussi, il y a eu une grande conférence publique sur la cohésion sociale qui a également vu la participation de ces personnes là », a-t-il soutenu.
Dans un contexte aussi difficile que connaît le Burkina Faso, monsieur le promoteur du Festival Wedbindé a bien voulu saluer l’esprit de résilience et de résistance des différents acteurs culturels. Chacun s’est battu comme il peut selon lui, pour que la culture reste debout, et par ricochet le Burkina Faso tout entier. Cela dit, il a laissé entendre que son association a beaucoup de projets pour ce nouvel an qui s’ouvre et que tout sera mis en œuvre pour les réaliser.
« C’est une nouvelle année avec de nouveaux défis. Et chacun de nous devra s’atteler à les relever pour un Burkina meilleur. Je présente donc mes vœux de paix, de santé et de prospérité à tous les Burkinabè. Nous demandons au Tout-puissant de nous ramener la quiétude d’antan afin que tous les déplacés internes regagnent leurs localités respectives », a-t-il souhaité avant de rendre un vibrant hommage à tous les hommes de médias pour leur combat quotidien de relais d’informations.
Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO