Les RIPO vont bientôt sonner le glas pour cette édition ce vendredi 12 novembre 2021, en effet les rencontres internationales de la peinture de Ouagadougou qui se déroulent du 05 au 14 novembre 2021 se poursuivront encore deux jours. Des exposants ont bien voulu nous expliquer leurs œuvres.
Servir de tremplin de promotion, de valorisation des artistes-plasticiens, mais aussi créer un véritable cadre de rencontres et de marché pour ces artistes, telle est l’idée première des RIPO. Et quatrième du genre, les RIPO 2021 ont accueilli des œuvres de divers artistes venus d’une vingtaine de pays d’Afrique et d’ailleurs. Une édition d’ailleurs fortement appréciée par les différents participants.
C’est le cas de Aichatou Dieng, artiste plasticienne du Sénégal. Elle dit travailler sur le sujet de vie quotidienne. « Le tableau que j’expose ici est le résultat d’un vécu. En fait, j’ai assisté à une scène qui n’était pas du tout favorable à l’esprit, des événements entre Africains. De ce fait, ce tableau parle de xénophobie. Chaque couleur représente un pays et l’Afrique doit s’unir. Nous habitons un même continent, fois de quoi il ne doit pas y avoir de distinction. Les RIPO sont une bonne chose, il faut donc les soutenir puisqu’elles jouent le rôle d’un pont entre artistes; c’est quelque chose qui nourrit l’art, c’est la renaissance de l’Afrique à travers l’art. Je lance donc un appel gouvernement burkinabè d’ouvrir une école d’art, car il y a énormément de potentiel, les artistes burkinabè ont du talent mais ce qui leur manque c’est la technique et pour avoir la technique il faut une école ».
Mohamed Dembélé, artiste-plasticien malien, est membre d’un collectif de jeunes artistes maliens dont le but est de faire la promotion de la culture et de l’art malienne. « Ces deux œuvres sont issus de ma serie « Yala yala » qui signifie en langue bambara les marchands ambulant. Le premier tableau qui s’intitule « les trois frères » », raconte l’histoire de jeunes qui ont quitté leur village natal pour s’installer dans la capitale, ils portent leur hache sous le soleil ardent, il sont déterminés, dynamiques pour travailler. Comme on le dit, il n’y a pas de sot métier, donc ils se serrent les mains en travaillant pour gagner leur pain quotidien à la sueur de leur front. Mon deuxième tableau que j’ai nommé « crème ferela » qui signifie vendeur de crème, me rappelle mon enfance. Pour l’artiste ce sont des vendeurs qui ne passe pas inaperçus avec le son de leur clochette pour alerter les enfants. « C’est une façon pour moi avec un style particulier de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui pratiquent ces métiers de vendeur ambulant au vu de tous les risques qu’ils bravent ». Les organisateurs sont à féliciter avec cette initiative non seulement qui regroupe les acteurs pour un partage d’expérience, mais aussi donne l’opportunité de rencontrer des collectionneurs et des galeristes », a-t-il expliqué avant d’appeler la population burkinabè à s’intéresser davantage à l’art plastique.
Habibatou Mamadou Keita dite Yaye, est une artiste-peintre malienne. Elle travaille sur les tresses, les coiffures traditionnelles maliennes car elles ont tendance à disparaitre sous l’effet du modernisme. La thématique de ces œuvres est de pouvoir sensibiliser les jeunes à revenir en arrières pour voir ce que faisaient les grands-mères. « Sur mon premier tableau « djoubatô » qui signifie parturiente, la nouvelle maman, je me suis inspiré de la coiffure d’une femme qui vient de donner naissance et de l’autre côté Npogotigui (jeune fille). Cette coiffure était portée par les jeunes filles Bambara de par le passé, celles qui n’avaient pas atteint l’âge de se marier. Les RIPO sont une belle rencontre qui permettent de rassembler des artistes de différents pays pour qu’ils puissent faire l’exposition ensemble, faire des conférences. C’est vraiment un cadre d’échange qui nous a permis de faire connaissances et d’avoir des projets futurs en commun. Nous disons un grand merci à Suzanne Ouédraogo et toute son équipe pour le travail abattu », a-t-elle conclu.
Parfait Fabrice Sawadogo
Mireille PODA (stagiaire)