Entre remise en cause des critères de sélection des artistes pour le FES, en passant par les 1 milliard 25 millions au profit des artistes, le SYNAMUB s’insurge contre le DG du BBDA. Telle a été l’actualité culturelle phare, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive la semaine dernière.
Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 2 juillet dernier à Ouagadougou, le Syndicat National des Artistes-Musiciens du Burkina Faso (SYNAMUB) a remis en cause les critères de sélection des artistes pour le Fond Exceptionnel de Solidarité (FES) et les 1 milliard 25 millions F CFA au profit des artistes. En effet, les membres de ce syndicat, ont par la voix de leur président, Abdoul Kader OUATTARA, connu sous le pseudonyme de Almamy KJ, désapprouvé la gestion de ces fonds du BBDA, qu’ils qualifient d’ailleurs « d’ultra sélective et exclusive ».
Pour eux, la décision d’exclure les artistes-fonctionnaires de la liste des bénéficiaires ne s’est pas faite sur des critères scientifiques, mais plutôt aléatoires. Ils ont souligné le manque de transparence qui a prévalu dans le choix des bénéficiaires, d’où l’affirmation « un artiste est un artiste ». Allant même à remettre en cause l’éligibilité du Directeur général actuel du BBDA, Wahabou BARA. Cependant s’agit-il d’un acharnement personnel ou des accusations fondées? Telle est la grosse interrogation, quant on sait que sous sa direction, le BBDA a engrangé de nombreux résultats satisfaisants !
Au titre de ces résultats, nous pouvons noter la mise en place de l’Assemblée générale des sociétaires, qui parachève le processus d’implication des créateurs dans les instances décisionnelles. Puis l’opérationalisation du plan stratégique de développement du BBDA entre 2016 à 2020 qui aura permis, entre autres, l’augmentation des collectes, le respect du calendrier de répartition et le paiement des droits d’auteurs des ayants droits. A cela s’ajoute une meilleure structuration du Fonds de promotion Culturelle avec l’implication à plus de 90% des créateurs dans la sélection et le suivi des projets culturels soutenus par le BBDA.
En gros, les créateurs ne pouvaient rêver mieux que leur réelle implication dans la gestion du BBDA. Chose qui est une réalité avec la gestion actuelle ! C’est également sous le leadership du DG actuel que le BBDA a initié en 2016, la Rentrée du Droit d’Auteur (RDA). Cette initiative a été un succès, en ce sens qu’elle a permis de faciliter une meilleure compréhension du droit d’auteur, de favoriser un cadre d’échanges entre le BBDA, les utilisateurs d’œuvres, et les créateurs, de développer le coefficient de sympathie du BBDA auprès des partenaires. C’est aussi sous cette gestion qu’a été institué le Fond d’Aides aux Membres Âgés (AMA).
Un fond qui aura permis l’octroi d’une assistance sociale aux créateurs membres âgés de 55 ans ou plus. Ainsi, les fonds collectés en 2016 ont permis de venir en aide à plus de 50 artistes à raison de 100 000 frs CFA par trimestre. Et, pour veiller à une saine déclaration des œuvres et une meilleure affectation des coefficients aux œuvres, le BBDA a procédé à la mise en place d’une Commission Technique d’Identification des Œuvres Littéraires et Artistiques (CTIOLA) avec des sections comme la musique, l’audiovisuel, les Arts graphiques, plastiques, et dramatiques. Cette commission a permis de réduire au mieux les conflits liés à la paternité des œuvres.
Aussi pourrait-on mentionner la mise en place du « Mois du BBDA » qui est une initiative visant à renforcer la collaboration entre les utilisateurs et le BBDA. Et sa première édition en 2017, organisée en partenariat avec une société de production de boissons de la place, a permis de récolter des fonds sur la vente d’une marque de boisson de la société. Ces fonds sont ensuite reversés au BBDA au titre du Fond de promotion culturelle. Aussi le « Mois du BBDA a permis la sensibilisation de plus 3000 personnes sur l’utilité du paiement des redevances de droit d’auteur, la promotion de nouveaux talents (artistes-musiciens). La liste est longue…
Des réalisations et résultats qui lui ont valu sans doute des distinctions telles que celui du meilleur manager africain de la culture dont le prix sera remis à Kigali du 19 au 21 juillet prochain. Et récemment le Prix Africain du Développement (PAD) qui récompense les meilleurs africains du développement. Ce prix lui sera remis officiellement le 27 juillet prochain à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Néanmoins, même si certains acquis présentent des limites, l’on ne pourrait dépeindre de manière négative la gestion du Directeur actuel du BBDA, au vu et au su de tous ce qu’il a apporté comme résultats positifs. Juste pour dire qu’il appartient également à l’ensemble de l’opinion public, et à l’ensemble de tous les créateurs de porter un jugement sur la gestion actuelle du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA).
La Rédaction