À l’occasion de la fête de la nativité, nous sommes allés à la rencontre d’un artiste musicien, chorégraphe, peintre et organisateur de spectacle de Ouahigouya. Ce véritable talent, méconnu du grand public n’est autre que l’homme au multiples sur-noms. Autrefois connu sous le nom de ELMARABOUNTE DELUX, L’Etalon Bavard et tantôt 14mille pattes de Galopades, l’artiste, de son vrai nom André Kiendrebeogo se fait aujourd’hui appeler «Shaka Zulu», un véritable monstre du micro qu’il faut absolument découvrir.
Artiste Musicien, Chanteur Chorégraphe, Peintre, organisateur de cérémonie, c’est entre autres, cette multitude de casquette que porte, à lui seul notre artiste du jour. Andre Kiendrebeogo alias Shaka Zulu, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est confié à notre micro, pour souhaiter joyeux Noël à tous les chrétiens du monde entier et surtout aux touts petits, auxquels, l’artiste fait plaisir chaque année à Ouahigouya. « le 25 décembre, c’est une fête surtout consacrée aux enfants, et à chaque célébration de Noël, juste après la messe, je me retrouve avec les enfants pour les faire plaisirs avec de petits cadeaux.. » affirme l’artiste. À l’occasion, l’artiste nous a parlé de sa carrière musicale et de ses futurs projets.
Début périlleux
Né au Burkina Faso à KONA (YAKO), et grandit en Côte d’Ivoire dans un quartier populaire appelé Animambo, l’artiste, dès le bas âge s’est illustré dans la danse, à travers diverses compétitions comme WOZO Vacance, Variété scope et autres compétitions d’enfants organisés tous les vacances en terre ivoirienne. À l’âge de 10 ans , il rejoint le chorale Saint Pierre de l’Eglise Catholique d’ANIMAMO, qui lui a permis de faire ses premiers pas dans la musique, dans des compétitions d’interprétations musicales.
Avec un grand père qui fut l’un des plus grand chanteur de son village, Shaka affirme avoir « hériter du talent de son père ». Dès sa classe de 4ème pendant les vacances, l’artiste fut ses premiers animations comme un disque Jockey dans un maquis de la place qui lui a permis de se mesurer aux artistes talentueux de l’époque. Dans les années 2009-2010, après sa rentrée au bercail (Burkina), il sort son premier single qu’il a baptisé « soupé soupé », une chanson dédiée à sa mère qui possédait un restaurant à ANIMAMBO.
En 2013, il fait paraître son tout premier album, un opus de dix (10) titres, dans lequel il aborde des thématiques en rapport avec la vie, l’argent et bien d’autres liées à la société et ses vices. Et l’artiste ne s’arrête pas là, il a continué dans sa dynamique de se faire valoir, à cet effet, il entre en studio en novembre 2017 pour préparer son deuxième album. Dans ses inspirations les plus folles, sorti, un single titré « Béni, My live » issus de son second opus(10 titres) baptisé « Bénédiction » qui sera officiellement lancé en février 2019.
Organisateurs de spectacle, musicien chorégraphe, peintre, un dynamise qui a amené le jeune Delux, amoureux de la culture, à créer l’Association Eveil et Culture du Nord dont le but est d’inviter les acteurs culturels de la région du nord, à parler d’une même voix. Il organise au fil des années, soit au maquis « les noces de cana » de Ouahigouya, un live musical qui se tenait chaque fin de semaine, un podium gracieusement offert aux artistes de la région, afin de leurs permettre de se faire connaître du public.
La musique se porte mieux au Nord
« À mon arrivé en 2010 à Ouahigouya, la musique n’était pas tellement développée, mais à partir des années 2015, beaucoup de talents se sont révéler, et aujourd’hui en 2019 je peux dire que dans le domaine, les artistes de la région du nord peuvent rivaliser et même battre ceux d’autres régions du Burkina .. » s’est réjouie ELMARABOUNTE en affirmant que les artistes du Yatenga peuvent, « surmonter » toutes les difficultés et se faire une place dans les hautes sphères de la musique burkinabé.
Dans le même sens Delux condamne le manque de soutien vis à vis des artistes de la région qui manquent de promotion. Selon lui, le véritable combat qu’il faut mener, c’est de travailler à amener les autorités, les organisateurs de festival à prioriser les artistes locaux et cesser chaque fois, de faire appel à d’autres musiciens venant d’autres localités lors de leurs cérémonies. « J’en ai fais un combat personnel en tant que DJ, j’ai lancé le concept «consommons chez nous» pour inviter les uns et les autres à aimer la musique locale et contribuer à promouvoir ses acteurs .. » a t’il affirmé, tout en renouvelant de vive voix, son invite aux autorités à soutenir les jeunes talents.
La musique, vecteur de cohésion
Face à l’hydre terroriste qui endeuille le Burkina Faso, André Kiendrebeogo affirme, que les artistes musiciens peuvent pleinement jouer leurs partitions quant à la promotion du vivre ensemble, éléments essentiel dans la lutte contre ce fléau. « je suis entrain de voir avec les artistes de la région, pour qu’ensemble, nous fassions quelques choses pour soutenir les déplacés internes et adresser un message de cohésion et de solidarité », a t’il lancé. L’artiste souhaite bonne et heureuse fin d’année aux forces de défenses et de sécurité qui, sans relâche se battent pour la protection du territoire burkinabé.
Abdoul Aziz Sawadogo