Bilan d’exécution des activités en 2022, perspectives et vœux pour 2023, ce sont entre autres les sujets qui ont meublé notre entretien avec Maximilien Aristide SOMÉ, homme très engagé pour la culture. Professeur des écoles en service au Ministère de la Communication, de la Culture des Arts et du Tourisme, l’homme arbore plusieurs autres casquettes dont celles d’enseignant de Musique à l’INAFAC, de Chef d’orchestre de l’Ensemble Musical Le Levain, de Coordonnateur général du Festival de la Musique Live de Gounghin (FEMULIG) et de Responsable de l’espace artistique et culturel BÃWFU-YIR.
Infos Culture du Faso (ICF) : Parlez-nous de votre carrière.
Maximilien Aristide SOMÉ (MAS) : Je suis Professeur des écoles à la base mais aussi artiste musicien, auteur, compositeur, arrangeur, interprète. Je suis membre d’une chorale depuis 1993 et pianiste depuis 1998. J’ai acquis quelques expériences dans certains orchestres à Diébougou, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. J’en possèdent également dans le domaine des arrangements et de la direction artistique pour avoir travaillé sur des projets de certaines vedettes et groupes musicaux. J’ai participé à la formation et à la mise en place de certains orchestres tels que l’orchestre de l’Université Thomas SANKARA, Zénith STAR de Léo et bien d’autres surtout dans le milieu religieux. Et je suis chef d’orchestre du Levain.
ICF : quelles sont les activités qui ont marqué votre carrière en cette année 2022 ?
MAS : Au cours de l’année 2022, beaucoup d’activités ont marqué ma carrière. On peut citer entre autres ma participation à la réalisation de l’album de Nina MEDA, de ZOJUNO, de TOUSSY, de la Chorale Saint Paul de Gounghin et surtout des sessions de formation artistique au profit de groupes musicaux, d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Il y a également la 7e édition du Festival de la Musique Live de Gounghin qui s’est tenue sous le signe de la résilience au vu du contexte difficile sous notre Coordination bien sûr avec l’appui des collaborateurs.
ICF : Quel bilan tirez-vous de toutes ces activités ?
MAS : Nous pouvons dire que le bilan est positif en ce sens que nos objectifs ont été atteints à plus de 50%.
ICF : Des difficultés ont-elles émaillé la réalisation de vos différents programmes en 2022 ? Si oui, lesquelles ?
MAS : Les difficultés ne manquent jamais. Le contexte sécuritaire et social ne se prêtent pas à la tenue sereine de certaines activités culturelles au regard de la rareté des ressources et de la réticence de certains partenaires et mécènes. La volonté seule ne suffit pas. Les moyens doivent suivre mais malheureusement ce fut une année très difficile et cela a joué sur l’atteinte des objectifs, mais tout n’est pas négatif. Il y a des motifs de satisfaction.
Concernant toujours les difficultés, il faut ajouter aussi le peu d’importance accordée aux acteurs débutants. Le relationnel a pris le dessus sur la pertinence des projets à accompagner. Que ce soit au privé ou au publique, le soutien d’un projet culturel, si pertinent soit-il, dépend de la tête du ou des promoteur(s) et cela est une fausse note selon moi. Au privé, c’est peut-être compréhensible, mais que cette pratique « peu catholique « se répercute au niveau du publique, là il y a maldonne. Certains fonds de soutiens au sein des structures étatiques n’ont pas de bases légales d’évaluation des projets culturels et cela devrait changer afin de donner aussi la chance à certains bons projets qui peinent à décoller, tout simplement parce que les promoteurs sont peu connus. Nous en avons été victimes et j’imagine combien sont dans la même situation.
ICF : De façon générale, que pensez-vous du bilan du secteur culturel au Burkina, au cours de l’année 2022 ?
MAS : Le secteur culturel a été très résilient malgré tout. je dirai même que le secteur culturel fait partie des secteurs qui ont le plus souffert en 2022. Tous les soubresauts vécus et subits par le pays ont vite eu des répercussions sur le domaine de la culture. (Deuil national, couvre-feux, etc.)
Les acteurs culturels ont subit d’énormes préjudices mais hélas l’autorité minimise la portée de ces désagréments. Par exemple, les spectacles et évènements annulés ou reportés créent des pertes énormes et ce sont de véritables soucis pour les promoteurs et autres acteurs.
ICF : Nous sommes aux portes de l’année 2023, quels sont vos projets ?
MAS : Nos perspectives pour 2023, c’est de faire mieux que les années antérieures. Des innovations ne manqueront pas afin de booster davantage le secteur culturel dans tous ces compartiments.
En 2023, nous comptons redynamiser l’offre de la formation artistique. Ma structure BÃWFU-YIR lancera la session permanente de formation artistique chaque trimestre, à partir de ce mois de Janvier 2023. Et nous invitons les artistes, vedettes et toutes personnes désireuses de se former, de renforcer ses capacités, à nous rejoindre pour une formation artistique suivant une pédagogie adaptée avec des formateurs pétris d’expériences. C’est le lieu d’inviter tous les artistes musiciens et les vedettes à un renforcement de capacités.
Pour ce qui concerne la pérennisation du Festival de la Musique Live de Gounghin FEMULIG, nous souhaitons multiplier les échanges afin de faire comprendre aux uns et aux autres que c’est une cause de tous les musiciens instrumentistes et non une affaire de l’association initiatrice (Le Levain).
J’interpelle par la même occasion les staffs des vedettes à se pencher sur la formation continue de leurs artistes car nous avons constaté que la communication prend le dessus sur la qualité artistique de certaines de nos vedettes. Surtout cette génération montante qui nous sert une communication de qualité sur leurs événements avec malheureusement un contenu artistique lamentable ( même si une minorité s’en sort ) et c’est dommage. La seule clé de réussite est la formation.
ICF : Quels sont vos vœux pour la nouvelle année ?
MAS : Je formule des vœux de Paix, de Stabilité, de Santé, d’amour surtout et de Prospérité pour tous les Burkinabè.
ICF : Nous sommes au terme de notre entretien, quel est votre mot de fin ?
MAS : Mon mot de fin, ce sont des remerciements à l’endroit de vous hommes de médias qui, malgré les conditions difficiles, continuez à soutenir les acteurs culturels. Je souhaite également plus de cohésion et d’entraide entre nous acteurs. Seul on va vite, mais ensemble on va loin. Que Dieu bénisse abondamment chacun et le Burkina Faso. Je vous remercie.
Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO