L’espace aéré Amadou Balaké du CENASA a accueilli ce vendredi 1er Avril 2022, la cérémonie de lancement officielle des activités de la 4e édition du Festival Dwi Joro/Buuri Tigsgo. Trois jours durant, la présente édition se déroulera sous le thème « La culture: facteur de résilience, de paix et de cohésion sociale ».
4e du genre, le Festival Dwi Joro/Buuri Tigsgo se veut un cadre d’expression de la culture Kassena-Nankana. A cet effet, il est conçu sur quatre visions essentielles, notamment faire connaitre la communauté Kassena-Nankana afin de renforcer la cohésion sociale; renforcer la solidarité et l’échange entre les membres de la communauté Kassena-Nankana à Ouagadougou ; poursuivre la bonne intégration de la communauté Kassena-Nankana à Ouagadougou ; et pousser le rayonnement de la province du Nahouri, de sa culture, ainsi que ses atouts touristiques. La présente édition qui s’est ouverte ce 1er Avril 2022 du côté du CENASA, est placée sous le thème « La culture: facteur de résilience, de paix et de cohésion sociale ».
Des dires du président du Comité d’organisation, Abraham Abassagué, cette édition 2022 du festival s’articule autour de plusieurs activités dont une parade; une grande foire artisanale, socioéconomique et culturelle; des conférences; un grand concert de la musique moderne du Nahouri et la nuit traditionnelle du Nahouri. « La particularité de cette édition est qu’elle se tienne déjà dans un contexte difficile, et nous essayons de surmonter ce défi en ce sens que les temps sont durs chez tout le monde, pas forcément du point de vue financier mais les gens n’ont pas le cœur à la fête (la culture). Mais pour notre part, nous avons jugé que c’est surtout dans ces moments que nous avons le plus besoin de la culture. Et les chefs coutumiers comme ceux que vous voyez aujourd’hui, sont ceux là qui ont la parole qui peut apaiser les cœurs. Ce festival vise surtout à réunir les peuples », a-t-il fait savoir.
Monsieur Abassagué a tenu également à préciser que l’accent est mis à cette édition, sur des communautés invitées d’honneur, comme les Djerma, Bissa, Dagara, et Yarcé. D’ailleurs, il y’a les Djerma du Niger et du Mali qui se sont faits représenter par de fortes délégations, suivies d’officiels. C’est ensemble selon lui, qu’ils essayerons de trouver la bonne gamme pour parler paix et cohésion sociale dans les nations. Aussi, a-t-il indiqué que entre 8.000 et 10.000 festivaliers sont entendus durant cette édition.
Pour l’un des chefs invités d’honneur, Sa majesté Belemziré, chef coutumier de Zéko dans le Nahouri, il serait important d’avoir foi et de préserver notre culture en ce sens qu’elle rassemble les peuples. Pour lui, il y’a lieu d’œuvrer à rassembler les populations de la base jusqu’au sommet et il faudrait pas que pour des raisons personnelles, nous soyons amenés à oublier notre culture, bafouer notre dignité.
Et à l’un des chefs de la communauté Nankana venu du Ghana d’ajouter en ces termes. « Bien-sûr Zéko est aussi la terre de nos parents. Nous avons seulement été séparés par des barrières politiques, mais culturellement, nous restons le même peuple. Vous savez, lorsqu’on est chef, nous nous devons de prendre soin de nos peuples; et la priorité est donc de les unir. Nous avons au Ghana comme au Burkina des peuples Kassena et Nankana, voilà pourquoi nous sommes ici ensemble pour promouvoir notre culture commune à travers ce festival. Et c’est notre devoir de soutenir ce cadre et de continuer à le faire. Mes remerciements vont aussi à vous hommes de médias pour le travail que vous abattez pour la promotion de la culture dans son ensemble ».
Toutefois, le parrain de l’édition, maître Bouba Yaguibou, a tenu à préciser que cela fait la 2e fois qu’il accepte de joindre son image à cet événement au vu de son importance à la fois pour la préservation de la culture, mais aussi pour sa contribution à la paix et à la cohésion sociale. De son avis, ce que nous vivons aujourd’hui comme difficultés provient quelque part du fait qu’il y’ait un désintérêt total de notre culture. Le retour aux sources selon lui, permetra sans doute d’avoir des solutions à certains de nos problèmes.
Pour rappel, le Festival Dwi Joro/Buuri Tigsgo continue jusqu’au 3 Avril 2022, toujours du côté de l’espace aéré Amadou Balaké du CENASA.
Boukari OUÉDRAOGO