Mariama Zabré à l’état civil, Rovane est une artiste compositrice, interprète burkinabè qui a contribué à égayer plus d’un depuis les années 2000. Un parcours qui lui aurait permis de mettre six albums sur le marché discographique. Reçue au sein de notre rédaction ce 11 octobre 2022, l’artiste est revenue sur sa carrière, son intérêt pour la cause de la femme mais aussi ses projets.
Fille d’une mère ivoirienne et d’un père burkinabè, Rovane est une artiste qui a marqué le paysage musical burkinabè. Passionnée de la musique depuis sa tendre enfance, c’est finalement après être arrivée au Burkina Faso qu’elle décide de se frayer un chemin dans ce milieu. Cette passion qu’elle a apprise vingt ans après, Rovane l’a tient de son grand-père. En effet, la jeune Rovane à l’époque regagne Ouagadougou après avoir obtenu son BEPC. Sur place, elle continue ses études jusqu’á la deuxième année de l’université tout en faisant parallèlement la musique. Et malgré son diplôme de DEA en transit de douane, sa volonté de pratiquer sa passion ne lui échappe guère. Elle décide alors de faire carrière dans la musique.
Durant dix ans, elle travaille au sein des orchestres comme choriste, notamment aux côtés de Amity Méria, Idak Bassavé, et bien d’autres grosses têtes de la musique burkinabè. Ce parcours plein d’expériences va ensuite nourrir sa carrière musicale. En 2005, elle signe un tout premier album de sa carrière baptisé « Mahou ». Au total, Rovane compte six albums dont le dernier est « Wend konté ». À cela s’ajoutent de nombreux singles. Toutes ces œuvres lui valent de grandes scènes au Burkina Faso, dans d’autres pays africains mais aussi en Europe et aux États-Unis. Elle a d’ailleurs initié une tournée artistique dénommée « La scolarisation de la jeune fille ». Chose qui lui vaut des prix comme le grand Prix de la chanson moderne en 2003, celui de la meilleure artiste féminine en 2009 et 2014, etc.
Du mooré en passant par le français, le dioula et le baoulé, Rovane distille de la bonne musique dans un style mandingue et très souvent tradi-moderne. Son combat ferme pour la cause des femmes s’illustre à travers ses chansons. De son avis, les femmes sont dans la vulnérabilité. « Il est très facile pour un veuf de se remarier qu’une veuve. Et Même si elle arrive à se remarier, très souvent c’est dans l’obligation avec la complicité de certains membres de la famille. C’est quelque part une sorte d’injustice totale qu’il faut qu’on change. Cette injustice se perçoit également du côté des femmes qui ont des problèmes d’enfantement. Dans ces cas précis, elles se voient très souvent porter la casquette de la fautive. Pourtant, la stérilité peut aussi venir de l’homme. Ce sont autant de problèmes qui m’emmènent à mettre mes chansons au service du bien-être de la femme », a-t-elle laissé entendre.
Aujourd’hui, Rovane s’inscrit plus dans la sortie de singles ou de maxis, quelque chose d’inhabituel chez elle. « Au lieu de faire un album de plusieurs titres et de ne pas avoir les moyens conséquents pour réaliser les clips, je pense qu’il est mieux de faire des maxis ou des singles pour nos mélomanes. L’avantage est qu’il est plus facile de faire la promotion », foi de Rovane. Du reste, elle se prépare pour célébrer ses 22 ans de carrière musicale mais la date reste à préciser. Cela dit, elle a confié qu’elle compte s’investir aussi dans le cinéma. À l’en croire, le cinéma demande plus de moyens que la musique. Malgré ce coût élevé, elle a foi qu’un jour elle y arrivera.
Tout en souhaitant le retour de la paix au Burkina Faso, elle a saisi l’occasion pour non seulement appeler à la diminution du train de vie de L’Etat, mais aussi à plus de cadres d’expressions (évènements) pour les artistes.
Découvrez et consommez sans modération sa magnifique chanson « Mon Bonheur » via le lien ci-dessous
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https://youtu.be/qBvq9udVikA
Interview réalisée par Modalby Krokadhé TRAORÉ (stagiaire)
