Les animateurs radio/ télévision jouent un rôle primordial dans la promotion de la musique et des artistes. A ce titre, le métier d’animateur a toujours été au centre de tous les débats chez les artistes tout comme chez les téléspectateurs. De nos jours, ce métier jadis respecté a peu à peu perdu ses lettres de noblesse.
L’animateur burkinabè de tout temps a été un homme au service des artistes. Sa passion pour ce métier n’est plus à démontrer. De Ahmadou Zabré de Radio Burkina aux plus jeunes en passant par la génération de Big Ben, Maguy Leslie Oka, Kam Said Fatogoma, Lassane Donking Ouedraogo, Malkom Bationo, Mascotte, Alpha Ouedroago, Daouda Sané…, ces animateurs travaillent passionnément et parfois seule leur passion supplée les conditions exécrables dans lesquelles certains travaillent. Ils ont été les artisans de tous les grands succès musicaux au Burkina Faso.
Si les gens ne tarissent d’éloges pour les générations passées, force est de constater que les choses ont changé à 90 degré Celsius avec la nouvelle génération. Il semble exister un fossé profond qui sépare actuellement l’ancienne et la nouvelle génération. En effet, la nouvelle génération a beaucoup plus de facilités dans leur travail car certains sont issus des écoles de communication et avec la vulgarisation d’Internet et des réseaux sociaux leur travail est allégé contrairement aux autres qui, non seulement ont appris sur le tas et ils n’avaient que la radio et la télé à l’époque. Malgré ces nombreux avantages, beaucoup de nos jeunes animateurs aujourd’hui sont loin de gagner la confiance des téléspectateurs et auditeurs. L’amour pour le travail bien fait et le sacerdoce qui est le fondement de ce métier ont cédé le pas au manque de créativité, au plagiat, à la course effrénée de l’argent « gombo », etc. Et leurs comportements avec les artistes ne sont exempts de critiques.
Conscients du rôle qu’ils jouent dans la promotion des artistes, certains animateurs ont voulu se faire le centre de gravité de la terre ! Des concepts comme « Cherche à me voir » (d’autres s’en souviennent ; des animateurs non moins célèbres de certaines radios avaient exigé aux artistes de passer les voir avant d’espérer une promotion sur les antennes) ont droit de citer dans ce milieu.
A cela s’ajoutent les joutes oratoires d’une certaine génération qui faisait des conférences de presse des rings et parfois sans se rentre compte, ils sapaient le morale des artistes avec des critiques acerbes du genre : « Tu t’habilles comme une ménagère », « génétiquement tu n’es pas faite pour la musique ». J’apprends par exemple qu’une espèce d’une rare exception d’animateurs arrivent dans les maquis et remettent leur facture à des artistes après avoir consommé. D’autres font le pied de grue au BBDA pour raquetter les artistes! Des comportements condamnables à tout point de vue ! La liste n’est pas exhaustive.
Cette analyse est loin de diaboliser la nouvelle génération des animateurs ou encore moins de les traiter comme des « animateurs poubelles », car des jeunes qui excellent dans la nouvelle génération existent à foison (Quelques exemples avec ceux qui illustrent l’article).
Youssef OUEDRAOGO