A l’occasion de la saison théâtrale du cartel, les locaux de Grâce Théâtre sis à Ouagadougou, ont accueilli la présentation de la pièce théâtrale « Mea culpa » du metteur en scène et dramaturge, Charles N. Tiendrebéogo. C’était dans la soirée du jeudi 12 Mai 2022.
Le 6e art était au rendez-vous ce 12 Mai 2022 du côté de Grâce Théâtre à Ouagadougou, et le sera encore pour 3 jours. Pour cause, le public qui s’est déplacé massivement a eu le plaisir de découvrir « Mea culpa », une pièce mise en scène et jouée par Charles N. Tiendrebéogo. Cette pièce fait la peinture de la tradition africaine mais aussi dénonce les tares de la politique africaine moderne. En sommes, elle véhicule l’histoire d’un gardien de cimetière. La pièce est jouée par un seul comédien qui incarne à la fois 6 personnages. En effet, à travers le masque du lion qu’il portait, cela incarne la force, le pouvoir; celui du buffle incarne la force brutale, il peut donc être militaire et prêt à tout exécuter; quant à celui du peuple, il incarne le citoyen lambda qui subit toutes les exactions. Le masque du singe incarne la polie qui fait souvent plus ce qu’on leur a demandé. D’une manière ou d’une autre, Charles s’est servi des masques pour représenter la répression des dirigeants africains sur leur peuple.
« C’est pour répondre au besoin esthétique du master que j’ai créé ce spectacle. A l’école, on vous pousse à la créativité afin d’aboutir à quelque chose d’important. Ça m’a pris 3 ans pour mettre cette pièce en place. Bref, c’est le fruit de la recherche du master. Ce master, je l’ai fait en Suisse dont la base est le théâtre physique. J’essaie de me poser des questions à travers cette pièce théâtrale sur le pouvoir et en même temps rappeler les gens sur la corruption et autres maux de la société », a laissé entendre le metteur en scène de la pièce, Charles Tiendrebéogo, le dramaturge.
Une spectatrice qui a préférée rester dans l’anonymat a tenu à féliciter le comédien et metteur en scène Charles Tiendrebéogo pour son spectacle. » C’est un spectacle qui me paraît important parce qu’il questionne nos cultures africaines. Nous sommes dans une phase de déperdition. Le spectacle de monsieur Tiendrebeogo est une réflexion autour du masque. Et le masque est une identité culturelle que l’on doit préserver. Cette identité passe par le monde rural au monde citadin. Nous sommes au théâtre, c’est une valeur artistique que l’auteur arrive à répercuter pour les spectateurs. Pour moi, ce sont nos habitudes d’aujourd’hui qui deviennent nos traditions de demain. De ce fait, le spectacle n’est pas si traditionnel que ça. Il est aussi de notre actualité. Je pense que l’auteur doit également adapter le spectacle aux plus jeunes et pas uniquement les adultes. Les sociétés avanceraient mieux si elles se posaient les bonnes questions dans le bon contexte pour préparer le futur », a-t-il indiqué.
Pour rappel, « Mea culpa » reste au programme les 13, 14 et 15 Mai toujours du côté de Grâce Théâtre.
Modou TRAORÉ (Stagiaire)