La restitution des œuvres d’art dérobées à l’Afrique par les Européens, est une question d’actualité. En marge de cette 20e édition de la SNC, le Chorégraphe et metteur en scène burkinabè, Serge Aimé Coulibaly, en collaboration avec Allemand Jan-Christoph Gockel, a organisé un spectacle intitulé « Les statues rêvent aussi, vision d’un retour ». C’était ce vendredi 5 mai 2023 au Grand studio Ankata. Ce spectacle a été organisé en live simultanément à Bobo et à Munich en Allemagne.
Il s’agissait pour les organisateurs d’aborder l’épineuse question de la restitution des biens culturels arrachés à l’Afrique pendant la colonisation. Le spectacle a mis en scène des acteurs burkinabè, allemands, togolais, ghanéens, béninois, sénégalais et français. « Le spectacle parle de la restitution des objets d’art africain qui sont dans les musées européens », a expliqué Serge Aimé Coulibaly.
« Les statues rêvent aussi, vision d’un retour » est un spectacle qui raconte l’histoire d’une statuette qui rêve de rejoindre sa terre natale. « On a inventé un spectacle entre le rêve, la réalité et le fantasme », a laissé entendre le chorégraphe burkinabè. Il s’agit selon lui, de la statue qui représente Yennega qui se réveille dans la cave d’un musée en Europe et qui veut rentrer à la maison, mais pour y arriver, il lui faut son cheval qui se trouve caché chez un marchand d’art en Afrique. C’est là qu’interviennent deux activistes pour réunir les deux pour que Yennega puisse rentrer. « C’est pour cela je dis que c’est un fantasme », a déclaré Serge Aimé Coulibaly.
”Au-delà du spectacle et du fantasme, c’est aussi une manière de réveiller chez nous, de nous rendre compte que 90% des œuvres d’art africain sont en Europe dans les caves européennes », selon Serge Aimé Coulibaly. À l’en croire, ces objets profitent à l’Europe au détriment des véritables propriétaires. « Quand tu penses à la plupart des musées où il y a plein de gens qui visitent à longueur de journée, des milliers d’euros qui sont rentrés là-bas, alors que ces choses nous appartiennent », a regretté le chorégraphe. Cette pièce est donc selon lui un fantasme de créateurs pour mettre en évidence ce sujet.
« Nous venons de suivre un spectacle inédit avec un jeu d’acteur magnifique qui nous plonge dans la controverse de la sempiternelle question de la restitution des biens culturels africains à leurs pays d’origine », a laissé entendre Moctar Sanfo, Directeur général de la culture et des arts, à sa sortie. Pour lui, au-delà du ministère, ce spectacle est une interprétation pour tous en tant que Burkinabè et Africain. « C’est de l’art africain qu’il s’agit, c’est de l’art burkinabè qu’il s’agit », a-t-il soutenu.
Almamy SOFA