La cuvette du laboratoire Ankata sis au secteur 24 de Bobo-Dioulasso a accueilli, ce samedi 30 juillet 2022, l’ouverture officielle des Vacances Artistiques et Professionnelles pour Ados et Jeunes (VAPAJ). La cérémonie riche en couleur a connu la présence des autorités administratives et la participation de plusieurs artistes venus du Burkina et de l’étranger.
C’est sous le thème « Moussow Anw Dembé » que les artistes ont présenté le spectacle à l’ouverture des VAPAJ, fruits de plusieurs semaines de résidences de création. Chanteurs, musiciens et danseurs ont émerveillé le public par l’harmonie, la synchronisation et la complicité dans leurs œuvres. Des pas de danse mués dans des voix sirupeuse des chanteurs au rythme du slam et du mandingue, le tout accompagné par une démonstration acrobatique. Tous les ingrédients étaient réunis pour tenir en haleine les participants acquis à la cause des VAPAJ. Les artistes, à travers ce spectacle, fustigent le comportement déviant des jeunes filles et appellent à la valorisation de la femme.
« Hier la femme était admirée pour sa dignité et la qualité de sa bonté. Aujourd’hui, elle est admirée par sa beauté physique… Certaines filles sont incapables de préparer la sauce à plus forte raison manipuler la spatule mais aptes à jouer aux stars sur les réseaux sociaux.. Hier la femme battante c’est celle qui aidait sa maman à faire les corvées, celle qui se débrouillait pour subvenir aux besoins de sa famille…. J’ai honte de ce monde où une fille et sa mère se disputent un homme…. Nous méritons plus que ça. Notre respect dépend de notre comportement ». Ce sont entre autres les messages partagés avec le public.
Près de deux heures d’horloge, les artistes ont harmonieusement communié avec les participants qui sortent surtout émerveillés par ce qu’ils ont vu. David Ouédraogo se dit particulièrement touché par la pertinence du thème. « J’ai beaucoup apprécié le spectacle d’ouverture des VAPAJ. Franchement c’est un bon boulot et je tiens à encourager le directeur de ce festival. Félicitations à lui et à tous les artistes qui ont joué. J’étais content, j’étais épaté surtout par le thème qui traite de la femme, de la souffrance de nos mamans », a-t-il lâché. Pour Dominique Reynès, française résidente au Burkina Faso, ce spectacle est d’une richesse inestimable au regard de la complicité et l’harmonie au niveau des chants, de la musique et de la danse.
Le succès de la prestation est au-delà des attentes et des préparatifs des formateurs et des artistes créateurs au regard du peu de temps qu’ils ont eu pour leurs résidences de création. « Le travail n’était pas facile, c’était dans des conditions difficiles mais les acteurs nous ont écoutés. Ils ont suivi le chemin que nous avons tracé. J’étais émerveillé de voir ce beau spectacle. Franchement les acteurs ont bien travaillé. Ils méritent de vivre de leur art quand on les voit sur scène », a martelé Pascal Kaboré, chorégraphe et assistant du directeur artistique des VAPAJ. Malick Condé dit Don Mike, artiste chanteur guinéen embûche la même trompette. « les résidences de création se sont bien passées. Tout le monde a fait ce qu’il devrait faire, les reines, les chanteuses, les danseurs. Sincèrement je suis fier. C’est un grand plaisir pour moi de découvrir une autre facette de la culture au Burkina Faso », s’est t’il exprimé.
Le directeur artistique et promoteur des VAPAJ Issa Sanou, lui, exprime sa satisfaction et remercie les acteurs. « C’était magnifique, les danseurs, les chanteurs. C’était vraiment majestueux. On a souhaité rendre hommage à la femme et c’était les femmes qui étaient en honneur. Je félicite et remercie tous les acteurs qui se sont sacrifiés. Ce qu’on a vu, c’est une sorte de surprise et j’étais merveilleusement surpris », s’est-il réjoui.
Les VAPAJ poursuivent leur bon homme de chemin avec les volets formation, exposition et prestation sur la place publique à l’intérieur de la ville de Bobo-Dioulasso.
Demba Ka BARRY